Beauté, santé, bien-être, forme des quinquagénaires et plus... Trop sérieuses s'abstenir !

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Pourquoi un beauty-blog ?

Elles exercent le métier de professeur, psychologue, responsable de projets, elles ont toutes plus de 50 ans, elles s’appellent Danie, Maryse, Anne-Marie et ce sont mes amies de longue date…
Lorsque nous nous rencontrons, survient toujours un moment où nous parlons toilettes, produits de beauté, chaussures, etc., et où nous échangeons nos découvertes les plus récentes en la matière..
Pour elles, et pour toutes celles qui, comme moi, comme nous, s’accordent de temps en temps une parenthèse de futilité dans une vie par ailleurs souvent difficile, j’ai ouvert ce blog-forum, "Entre-filles, le beauty-blog de Norma", un hommage à une certaine légèreté de l'être...

Je serai ravie de vous y retrouver tous les quinze jours…

lundi 27 avril 2020

Du côté de la psychologie

« Qu’avons-nous appris de ce confinement ?»


Nous vivons depuis plusieurs semaines – bientôt plusieurs mois - sous la contrainte d’un confinement imposé par une "certaine gestion de la crise sanitaire" que nous subissons.

Nous avons dû nous adapter tant bien que mal à  ce qui est en fait une double contrainte : une contrainte physique, qui a vu notre liberté de mouvement fortement limitée ; une contrainte psychologique, née essentiellement de notre inquiétude quant à notre santé, celle de nos proches, notre situation économique et, plus largement, notre avenir.

Nous n’avons pas tous réagi de la même manière à ce confinement, au vu de conditions objectives (confinement dans une maison avec jardin ou dans un petit appartement, confinement familial ou solitaire) mais également de nos aptitudes psychiques à nous y adapter, liées à une plus ou moins grande force psychologique.

Mais nous avons dû, tous sans exception, faire face à du stress, car toute contrainte engendre inévitablement du stress. Nous connaissons les réponses de notre organisme au stress, qu’elles soient physiques (fatigue, troubles du sommeil ou de l’alimentation, palpitations, etc.) et/ou psychologiques (irritabilité, déprime, altération de la confiance en soi, problèmes de concentration et de mémoire, etc.). Nous en avons eu sans doute plusieurs manifestations. 
D’ailleurs, certains relâchements anticipatifs du confinement, observés çà et là (et parfois chez nous-mêmes…), relèvent de nos tentatives pour échapper, même temporairement, aux manifestations de l’anxiété croissante née de cette contrainte.

Nous sommes cependant encore « debout », après toutes ces semaines, signe que nous avons su nous adapter et que nous avons appris à gérer plusieurs « composantes perturbantes » de cette situation.

Lesquelles ? Je ne prétends pas être exhaustive mais j’en ai listé dix, que je vais présenter brièvement ci-dessous. Certes, nous ne nous sommes pas adaptés à toutes ces composantes, mais je suis convaincue que vous vous reconnaîtrez dans les réponses que vous avez su apporter à un grand nombre d’entre elles.

1. La première « composante perturbante », et certainement la plus forte, la plus psychologiquement déstabilisante, est la crainte de la maladie, voire de la mort, pour nous et nos proches. Elle a été accentuée par la distanciation du lien social, puisque nous n’avons pu voir ni notre famille, ni nos amis. Cette crainte est hélas devenue réalité pour nombre d’entre nous et nous avons dû puiser au plus profond de nos forces pour affronter l’idée même du deuil dans ce contexte inédit et souvent inhumain. Nous en ressortirons fortement abîmés, certes, mais pas anéantis, et avec cette petite flamme toujours présente au fond de nous, qui nous fera demander des comptes et poursuivre notre quête de justice à l’issue de la crise.

2. Par ailleurs, et dès le début du confinement, nous avons été déstabilisés dans nos repères temporels et spatiaux. Or, tout ce qui déstabilise ces repères fait monter le niveau d’angoisse ; des phénomènes de violence ont pu apparaître ou être accentués, au sein des familles, par une vie confinée 24h sur 24. Mais nous avons essayé de structurer nos journées et nos semaines pour ne pas perdre ce « fil du temps » qui, d’habitude est si facile à appréhender. De même, nous avons appris à habiter un horizon spatial « rétréci », en redécouvrant des petits « bonheurs de proximité », notre maison, nos lectures, nos fleurs, certains paysages qui étaient devenus banals, presque « invisibles » puisque si facilement accessibles.

3. Nous avons dû apprendre à gérer notre colère, notre impuissance, notre frustration et nos émotions souvent débordantes, en nous isolant pour les maîtriser, en les parlant le plus calmement possible avec notre conjoint ou avec des amis et en les canalisant dans des activités « bienfaisantes », artistiques ou manuelles.

4. Nous avons appris à « faire avec »  l’incertitude permanente, au jour le jour ;  se projeter dans un mois ou une semaine est devenu un exercice difficile, voire perdu d’avance. Et nombre d’entre nous ont mal supporté cette incertitude, d’autant qu’elle a été renforcée par les constantes injonctions paradoxales de nos dirigeants ; nous ne nous y sommes pas habitués, mais nous avons pris de la distance et, ce faisant, l’avons un peu mieux supportée.

5. Un grand nombre d’entre nous a appris à apporter assistance à autrui ; certes, nous n’avions pas attendu le confinement pour faire preuve de générosité, mais toute situation de crise agit comme une « loupe » sur ce que nous sommes profondément et nous avons renoué plus étroitement avec des gestes d’entraide. Nous sommes devenus plus solidaires, dans ce « même bateau » de la crainte du virus et de la lutte pour notre survie et nous nous sommes défaits de certains de nos préjugés pour mener à bien cette solidarité. Nous aussi avons appris des autres, de nos voisins, d’amis un peu délaissés, de vagues connaissances qui se sont manifestées à cette occasion.

6. Nous avons dû privilégier l’instant présent par rapport à l’avenir et puiser en nous, par l’introspection, la méditation, la force pour trouver un sens à ce moment présent, en faisant temporairement le deuil de ces projections dans l’avenir qui nous faisaient tant de bien : nos voyages, nos rencontres familiales et amicales.

7. Nous avons appris à nous détacher de l’avalanche constante des informations alarmistes sur le virus, ce que nous avions fait dans un premier temps afin de lutter contre notre sidération et cette forme d’irréalité que nous devions affronter. Nous avons appris à trier l’information, au vu des injonctions paradoxales de nos dirigeants auxquelles j’ai fait allusion dans chacune de mes chroniques et ainsi nous mettre à distance de la morbidité ambiante et entretenue.

8. Nous nous sommes adaptés, nous avons maintenant une petite expérience, même douloureuse, de cette vie avec le virus. Nous sommes moins empruntés dans nos gestes barrières, certes, ils ne sont pas encore automatisés mais l’épreuve des courses, par exemple, est moins angoissante. Ainsi, nous nous sommes transformés, souvent à notre insu, et nous voici face à un « moi » un peu différent de celui d’il y a seulement quelques semaines. Nous pensons à la fin du confinement et à cette vie qui va reprendre, bien que différente.

9. Nous avons renforcé les liens avec nos amis, réappris la confiance en nos élus locaux, ceux qui ont organisé des solidarités sur leur territoire, sans lesquels nous n’aurions ni masques ni, pour certains, une alimentation au quotidien et un soutien psychologique ; parallèlement, nous avons développé une défiance absolue envers nos gouvernants.

10. Nombre d’entre nous ont fait appel à la sublimation (création artistique, littéraire ou intellectuelle)  pour canaliser notre angoisse et notre possible agressivité. La sublimation a une finalité réparatrice.
Notre énergie vitale a été canalisée par ces activités de création, véritable tremplin à une résilience à venir.

Alors, pour faire écho à ma précédente chronique, serons-nous résilients ?
Je ne peux pas l’affirmer ici mais, en tout cas, nous serons transformés, certainement plus forts en dépit de nos blessures, avec une vision différente de l’essentiel de nos vies et la perspective de combats à mener pour ne pas réitérer une pareille incurie dans la gestion d’une crise.

La semaine prochaine, je présenterai ici la 10ème et dernière de ces « chroniques d’un  confinement », en abordant d’un point de vue psychologique une notion, et une échéance, qui nous concerne tous : le déconfinement.

8 commentaires:

  1. Ma Claude j'ai un peu de mal à écrire alors que je connais la situation dans laquelle tu es et les heures affreuses que tu traverses...
    Pour ma part je ne sais pas si cela est dû au confinement mais tous les matins je pense "Pourquoi cette vie ?" et je n'ai pas envie de vivre la journée qui vient... Je me sens inutile, minuscule et inintéressante. Avec l'impression que si on me demandait ce que je fais je répondrais : rien.
    Je t'embrasse très fort et je pense à toi ainsi qu'à Jean.
    Bisous bisous

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    1. Et moi je me dis :À quoi bon ? »...je peine à imaginer les semaines et les mois à venir ...je suis habitée par une inquiétude qui bride les timides élans que je pourrais avoir.

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    2. Bon, les filles, vous allez réagir ! Il n'est pas question de se laisser atteindre par le catastrophisme ambiant, qu'on entretient, il me semble, à dessein : un peuple qui a peur est un peuple qui se soumet plus facilement, ne perdez jamais ça de vue ! Certes, nous sommes inquiètes, mais il faut se dire que toutes les épidémies ont une fin et que cette 2ème vague tant redoutée (et dont l'annonce est tellement médiatisée...) ne sera pas, sans doute, la même que la première, ne sera pas du tout, peut-être. Maintenant, nous sommes préparées à faire face à ce virus, nous avons expérimenté des gestes barrières, nous avons, ou allons avoir, des masques et nous pourrons ressortir un peu plus loin. Soyons positives, nous avons résisté à 8 semaines de confinement et d'informations plus angoissantes les unes que les autres, alors nous n'allons pas craquer maintenant. Je suis de retour parmi vous et je vous soutiendrai le moral de mon mieux, n'hésitez pas à laisser des commentaires, j'y répondrai plus rapidement désormais, nous retrouverons notre forme et notre moral, ensemble ! Allez, on se secoue ! Laisse parler tes "élans timides", Danielle, et arrête de ne rien faire, Ariane, toi qui a des mains d'or ! Je vous embrasse et je souhaite vous retrouver un peu plus positives, j'attends de vos nouvelles !

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    3. Ma douce, merci pour ce message énergique ! Je vais mieux ! Et toi ? Je t'embrasse ! Comme dit mon fils "Des bisous"

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  2. Chère Claude , nous avons le temps de répondre à ton article..prends du temps pour toi aussi..je t'embrasse bien fort

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    1. Nous avons passé le plus difficile la semaine dernière. La prochaine étape, à part les démarches administratives, si difficiles en ces temps, sera d'organiser des obsèques décentes, avec notre famille, un moment de recueillement et... des fleurs. Nous attendons le déconfinement pour cela, en espérant que les mesures drastiques mises en place pour rendre hommage à nos défunts soient un peu assouplies. Nous naviguons dans l'inhumain complet et c'est ça le plus dur. Je prendrai du temps pour moi, et pour mon deuil, lorsque je serai arrivée au terme de ce chemin qui est encore parsemée d'embûches... Je t'embrasse, Danielle.

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  3. Habitués que nous sommes à vivre dans notre cocon,le confinement obligé n’a pas vraiment perturbé notre organisation « ménagère »,
    Par contre nous nous sommes retrouvés confrontés( comme tout le mode) à la notion de danger et de mort, car il faut bien en parler.
    Notre âge et nos faiblesses physiques faisaient de nous, tout d’un coup «  des personnes fragiles, des personnes à risques ». La peur est venue s’installer ds notre cocon,Mon mari s’est senti directement concerné, il a trié ses papiers, demandé que je lui prépare ses effets pour une hospitalisation, etc. J’ai conscience que ses poumons sont très engorgés, que si le virus passe dans notre rue, il sera un des premiers a être embarqué avec toutes les conséquences que nous savons. Je reconnais que notre sereine routine a été secouée. Nous savons qu’un jour, l’un de nous partira, mais cette ligne d’horizon nous la regardions encore de loin et voilà que tout d ‘un coup, notre date limite d’existence s’inscrit en clair d’une semaine à l’autre et ça fait froid dans le dos même si nous voulons rester positifs pour nos enfants, même s’ils sont en âge de comprendre tout ce que cette situation implique.
    Mon mari ne se plaint jamais . Il est plutôt du genre protecteur : ses femmes avant ! Mais je le connais bien. Ses préparatifs me sont tombés sur l’estomac et mon corps me l’a fait sentir ajoutant à l’inquiétude quotidienne celle de ne pas avoir de médecin à consulter. Les temps sont durs pour tout le monde,
    Nous ne sommes pas très bavards, un regard et nous nous comprenons , nous ne sommes pas souvent dans les confidences , nous avons assumé notre vie et nous continuons sans en faire un plat. Mais le confinement nous a incité à nous parler. On ne pouvait pas garder chacun pour soi l’inquiétude du moment, il nous fallait mettre certaines choses à plat, entre nous et aussi avec notre fille aînée( qui elle transmet à sa sœur via téléphone puisque celle-ci habite à 100 km de chez nous). Nous n’avons jamais autant bavardé ensemble, nous nous querellons, aussi, moi j’ai l’impression de me libérer et je crois que lui apprécie aussi de me voir réagir parfois au quart de tour. Dans l’ordre des choses de la vie, je devrais me retrouver seule, un jour le plus lointain possible et je vais devoir gérer toutes ces éventuels problèmes que j’ignore car il s’est toujours occupé de tout. J’aurais préféré ne jamais vivre cette pandémie mais si je dois en retirer un rien de positif, c’est bien le fait que nous avons appris à gérer, à partager et à organiser les jours, les semaines, les mois à venir, en quelque sorte,Quoi qu’il arrive , chacun saura ce qu’il doit faire et comment le faire.

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  4. Je crois que nous avons tous, certes à des degrés moindres, reçu en pleine figure que nous étions mortels, et que ça pouvait arriver très vite, et aussi que nous n'étions plus jeunes. Moi, j'ai dû affronter la mort de mon père dans ces circonstances horribles et je me suis sentie également très fragilisée, proche de cet état un peu dépressif qu'Ariane et toi décrivez dans vos commentaires ci-dessus. Mais tu décris aussi quelque chose de très beau, Danielle, cette parole retrouvée avec ton mari et ta fille. Moi aussi, j'ai parlé avec Jean de la maladie, de la mort, du deuil et nous nous en sommes retrouvés encore plus soudés. Tu le dis très bien, Danielle, nous avons appris à gérer, à partager et à organiser notre avenir, et c'est extrêmement positif, quelque part nous sommes plus forts et un peu plus prêts à affronter les lendemains, quels qu'ils soient. Mais dis-toi qu'il y aura quand même, encore, quelques beaux jours, j'en suis persuadée !

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