Tu as parfaitement raison de poser cette question, Linda, dans laquelle je suis sûre que chacune de nous trouvera un écho.
Il faut dire qu’on n'a jamais vu autant de pression sociale, et surtout médiatique, autour de cette notion d'esthétique au féminin : il "faut" que les femmes soient minces, belles et... jeunes. La mode nous impose des critères de beauté complètement inatteignables ; la majorité d’entre nous, pour ne pas dire la totalité, ne ressemblent en rien aux modèles qu’on nous renvoie.
L'image corporelle est la façon dont une personne perçoit son corps. Une personne qui perçoit son corps positivement a ainsi une image corporelle positive.
Je préfère, à l'expression "d'image corporelle" celle "d'image physique" car notre visage a, lui aussi, une place importante dans l'image que nous nous faisons de notre apparence.
Tout comme il existe une image de soi, plus globale, intégrant également les aspects de notre personnalité, nous avons donc aussi une "image physique", perception systématique, cognitive, affective, consciente et inconsciente, de notre corps et de notre visage.
Cette perception s'acquiert et se modifie au cours des années et elle est extrêmement liée à l'image que nos proches, parents, camarades puis plus tard amis et conjoint, nous renvoient de notre apparence ; mais pas seulement car, en toile de fond de notre "image physique", on trouve toujours les exigences sociales en matière de beauté, relayées fortement par les médias et la mode.
Confrontées à cet idéal ainsi qu’à des réflexions parfois sévères de nos proches, nous vivons avec une image de notre corps et de notre visage qui nous fait souvent souffrir, image qui ne va pas en s’améliorant avec les années…
En général, la perception de notre physique prend sa signification dans notre taille, notre poids, les traits de notre visage et toute autre caractéristique importante pour nous (nos jambes, nos cheveux, notre poitrine, etc...) ; et ce sont sur ces caractéristiques que nous percevons nos défauts
Cependant, ce que nous renvoie notre miroir est loin d'être objectif puisque, derrière l'image réfléchie, se cachent effectivement toutes les appréciations, implicites ou implicites, auxquelles je faisais référence ci-dessus avec, en toile de fond, les critères de beauté de notre époque et de notre société et... notre état d'esprit du jour !
Ainsi notre miroir est-il plus indulgent les jours où nous nous sentons en forme, aimées, en réussite sociale ou professionnelle et intransigeant les jours "gris"...
Alors, il est sûr que nos défauts physiques prennent plus ou moins de place dans notre regard selon notre humeur, notre forme, notre image globale de nous-même et le crédit que nous apportons à la mode et aux critères de beauté sociaux.
Je connais peu de femmes pleinement satisfaites de leur corps et de leur visage, j’oserai dire que la plupart d’entre nous vivons dans la même galère de l’insatisfaction.
Comme si le corps féminin était un objet imparfait que nous devions de parfaire par nos efforts constants...
Mais les femmes mûres que nous sommes ont, je pense, appris à relativiser l'importance de leur apparence, ce qui ne les empêche aucunement d'en prendre grand soin. Pourquoi ?
Voilà ce que je répondrais à ta question, Linda, mais je suis sûre que les lectrices de ce blog auront bien d'autres éléments à y ajouter.
Mais, pour terminer ce billet, je souhaiterais apporter quelques informations sur les ravages de la mode et de sa tyrannie sur les plus jeunes, l'objet principal de cette tyrannie étant le poids.
Les actrices de cinéma et de télévision sont de plus en plus jeunes, grandes et minces.
Les magazines féminins regorgent d'articles soulignant l'urgence de perdre ces quelques kilos qui seraient la clef du bonheur...
Ces messages sont si puissants que les petites filles en sont affectées dès leur plus jeune âge, même avant d'être mises en contact avec ces magazines ou cette publicité...
Ainsi, une fillette de 3 ans préférerait jouer avec des poupées minces qu'avec des poupées plus en chair ; de même, à 7 ans, les filles sauraient déjà quelle est la partie de leur corps ou de leur visage qu'elle souhaiteraient modifier afin d'être plus jolies... et plus de la moitié d'entre elles rêveraient d'être un jour "top model"" ou "Miss...".
Et ces comportements vont s'accentuer avec l'adolescence : près de la moitié des filles de 12 ans et plus affirment vouloir être plus minces et avoir déjà suivi un régime alimentaire !
Il est sûr que cette situation dramatique a des racines économiques : avec un tel idéal corporel, l'industrie des cosmétiques, des régimes et autres produits amincissants a de beaux jours devant elle... N'oublions pas que toute cette industrie repose sur l'insatisfaction des consommatrices envers leur apparence et leur désir de changer pour se rapprocher de l'"idéal", et aussi que les enfants ont un rôle majeur pour inciter leurs parents à acheter...
Je consacrerai plus tard un billet complet à cette "obsession- minceur" et à ses ravages...