Beauté, santé, bien-être, forme des quinquagénaires et plus... Trop sérieuses s'abstenir !

Beauté, santé, bien-être, forme des quinquagénaires et plus... Trop sérieuses s'abstenir !

Pourquoi un beauty-blog ?

Elles exercent le métier de professeur, psychologue, responsable de projets, elles ont toutes plus de 50 ans, elles s’appellent Danie, Maryse, Anne-Marie et ce sont mes amies de longue date…
Lorsque nous nous rencontrons, survient toujours un moment où nous parlons toilettes, produits de beauté, chaussures, etc., et où nous échangeons nos découvertes les plus récentes en la matière..
Pour elles, et pour toutes celles qui, comme moi, comme nous, s’accordent de temps en temps une parenthèse de futilité dans une vie par ailleurs souvent difficile, j’ai ouvert ce blog-forum, "Entre-filles, le beauty-blog de Norma", un hommage à une certaine légèreté de l'être...

Je serai ravie de vous y retrouver tous les quinze jours…

mercredi 22 avril 2020

Du côté de la psychologie


« Serons-nous résilients ? »

Dans ces temps de crises, qui n’a pas entendu le terme de « résilience » tant il est employé, pas toujours à bon escient, dans les commentaires télévisuels « d’experts » en tous genres ?
Ce mot désormais à la mode souffre de se voir mis en avant sans discernement, prêtant ainsi à confusion en tant que porte de sortie psychique "universelle" aux dégâts provoqués par la crise sanitaire et par sa gestion. 
Je n’ai pas la prétention d’en donner ici la définition la plus scientifique qui soit mais je vais essayer de poser les contours un peu flous de ce concept par ailleurs galvaudé.

Qu’est-ce que la résilience ?

Au départ, le mot "résilience" vient de la physique : il désigne l'aptitude d'un corps à résister à un choc. 

En psychologie, la notion de résilience est apparue lors de la première moitié du XXème siècle, dans les théories sur « l’attachement ». 
La majeure partie des travaux sur la résilience a alors porté sur des enfants : des chercheurs ont constaté que des enfants grandissant dans des conditions particulièrement difficiles se développaient normalement.
Mais c’est Boris Cyrulnik qui vulgarisera et médiatisera ce concept en psychanalyse, dans les années 90, à partir de ses observations des survivants des camps de concentration. (cf. son livre : Un merveilleux malheur - Editions Odile Jacob).

Appliquée aux sciences sociales et particulièrement à la psychologie, la résilience est un phénomène qui consiste, pour un individu ou, plus rarement, un groupe affecté par un traumatisme sévère, à prendre acte de l'événement traumatique de manière à triompher de ce traumatisme et à se reconstruire. 
Même s'ils en gardent des cicatrices, les humains peuvent dépasser des traumatismes graves. Mais qu’est ce qui fait que certains survivent mieux que d’autres à ces traumatismes ?

Cette résistance et cette reconstruction post traumatiques seraient rendues possibles grâce à une structuration précoce de la personnalité, à des expériences constructives dans l'enfance et, plus fréquemment, grâce à une réflexion personnelle.

Ainsi, certains d’entre nous résistent mieux que d’autres aux aléas de l’existence, à la maladie, à la perte d’un être cher, par exemple, et… à la situation de crise sanitaire et de confinement vécue actuellement.
Il existerait chez ceux-ci ce que les chercheurs dénomment des « facteurs de protection » qui faciliteraient leur résilience.

Parmi ces « facteurs de protection », se situent les relations affectives avec les proches, ressource indispensable dans les situations extrêmes : on ne devient pas résilient tout seul mais grâce à ses interactions positives avec les autres. C’est pour cela que, dans l’une de mes précédentes chroniques, je mettais l’accent sur le lien social et la solidarité en ces temps difficiles, éléments incontournables pour envisager une sortie de crise plus sereine. 

A côté des facteurs affectifs, agissent également les aptitudes cognitives. Les personnes résilientes sont capables d’analyser leur situation, de se fixer des objectifs et d'élaborer une stratégie pour les atteindre. Ainsi, elles peuvent prendre une distance avec une souffrance qui risquerait autrement de les submerger, puisant en elles des ressources qu’elles ne soupçonnaient même pas. 
Il serait bon que nous nous fixions tous des objectifs modestes, mais réalisables, pour les lendemains du confinement et pour les mois qui suivront : imaginer des sorties en campagne sans risques, une reprise en main de notre santé par des contrôles auprès de nos médecins et dentistes, la poursuite des liens que nous avons tissés ou approfondis durant cette période, etc.

Et enfin, en toile de fond de ces deux types de « facteurs de protection », il existe un autre paramètre qui réside dans une motivation à s’en sortir, à résister à l’adversité, aptitudes fondées sur une image de soi positive. Essayez de faire le point sur tout ce que vous avez mis en place de « positif » en cette période, votre aide auprès des plus démunis, votre soutien à des membres de votre famille plus touchés que vous, tous ces actes de bénévolat et d’entraide qui feront que l’image que vous avez de vous-même s’en trouvera fortifiée.

J’ai évoqué jusque-là une résilience individuelle mais il m’arrive d’entendre parler, çà et là, d’une résilience collective, voire sociétale.  Rien n’a été bien établi à ce sujet, la résilience du groupe n’étant pas la somme des résiliences des individus et transposer cette notion individuelle au collectif s’avère fort hasardeux, surtout dans une société où l’individualisme est roi.

Pour l’instant, essayons de progresser dans notre vie personnelle et nous sortirons de cette crise avec des espérances réalistes, aussi éloignées d’un cynisme désabusé que d’attentes illusoires, avec aussi une personnalité souvent blessée mais résistante, souffrante mais heureuse d’être encore vivante.
Le succès de la notion de résilience tient au message « d’espoir réaliste » qu’elle véhicule, un message dont nous avons particulièrement besoin en ce moment.

« Le malheur n'est pas une destinée, rien n'est irrémédiablement inscrit, on peut toujours s'en sortir. »
Boris Cyrulnik

13 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

    RépondreSupprimer
  2. Merci Claude-Sophie pour cette explication juste, claire et précise de la Résilience.
    Tes mots sont aussi encourageants car ils mettent bien l'accent sur la capacité de chacun a puiser dans ses ressources profondes, ressources que parfois nous ignorions jusque là.
    Ils parlent aussi de la mise en œuvre de gestes solidaires qui permettent en effet de nous sentir utiles dans ce moment si particulier qui accroît de façon radicale l'isolement de certaines et de certains. Rien n'est plus difficile (et je pense à Nath mais à d'autres aussi) d'être non seulement confiné, parfois dans de petits endroits et d'être totalement seul. Je crois comme toi que l'Art, en pratiquer ou en "consommer"(et Nath a des ressources infinies dans ce domaine car elle profite du confinement pour lire, voir des expos virtuelles et faire découvrir aux autres ces merveilleuses échappatoires) permet de s'évader et de s'enrichir. Mais aussi effectuer des gestes solidaires, n'importe lesquels : écoute et aide téléphoniques comme tu le fais, fabriquer des masques pour la collectivité comme je le fais et sans doute beaucoup d'autres choses sont des actes valorisants, au sens qu'ils donnent de la valeur à ceux qui les accomplissent et à ceux qui les reçoivent, ce qui permet de tisser un lien et de construire une "image positive de soi-même" comme tu l'écris si bien.


    Pourras-tu voir ton père finalement comme nous l'avons entendu hier ? Comment vit-il cette affreuse maladie et cette coupure familiale ? Comment vas-tu toi ? Et Jean ? Je pense tellement à vous deux. Je t'embrasse très fort ma si jolie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Coucou Ariane, ton commentaire étant apparu en double, j'ai supprimé l'un des deux.
      Je vais tout d'abord te répondre sur la partie concernant mon père. Hélas, non, je ne pourrai pas le voir en dépit de ce qui été dit, encore une fois ! Mon père n'est plus en EHPAD, mais dans une unité COVID 19 d'un hôpital et, comme il n’existe pas de tenues de protection prévues pour les familles dans ces unités hautement contagieuses, il m'est interdit de m'y rendre. Comme disent les soignants, ils ont à peine assez de tenues de protection pour eux-mêmes... Encore une fois, notre pays n'a pas les moyens de ses promesses. Les directives restent les mêmes en cas de décès : crémation faite par les services liés à l'hôpital et récupération des cendres après le déconfinement... Rien n'est changé dans les faits, en dépit des belles paroles.
      L'état de mon père s'aggrave, Ariane, hier la psychologue et le médecin ont commencé à me "préparer"...
      Voilà, je t'embrasse et te retrouverai un peu plus tard pour la "résilience".

      Supprimer
  3. Je suis tellement désolée et en colère de ce qui se passe pour toi et pour sans doute beaucoup de gens. N'y a t-il aucun moyen de changer cet état de fait ? C'est injuste.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne sais pas Ariane... Je suis tellement épuisée par cette période que je n'ai plus envie de lutter. Bisous et merci pour ta présence !

      Supprimer
  4. On est bien obligé d'être résilient, on n'a pas le choix...
    Je lis tout au dessus dans ta réponse à la petite Fée, l'état de ton papa s'est hélas aggravé, j'espère tout de même qu'il pourra se sortir de cette maladie. Tu sais on n'est jamais préparé, jamais prêt à laisser partir nos proches, quelle que soit la "préparation" en amont et la prise de conscience. Je veux croire tout de même que l'espoir est là... Garde courage. Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, Nath, mon papa ne va pas guérir, aujourd'hui, on a commencé une sédation sous morphine... Je t'embrasse, je te répondrai plus tard sur la résilience, ce soir, c'est pas mon "truc"...

      Supprimer
  5. Nous pensons fort à toi et à Jean dans ces jours très douloureux pour vous. L'aggravation de la situation de ton père est très préoccupante à son âge. Mais à l'inquiétude bien légitime s'ajoutent les circonstances qui ne sont pas du tout acceptables.
    Nous aurons plus tard le temps de parler de la résilience.
    Beaucoup de courage à vous deux.
    Nous vous embrassons bien fort Akilléas et moi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Marie-Paule, on ne m'a pas laissé d'espoir aujourd'hui, il a de plus en plus de mal à respirer et on a commencé une sédation sous morphine. Voilà, encore une journée horrible, dans l'attente de l'inacceptable. Merci à toi d'être là, effectivement, on aura le temps de parler de la résilience, je vous embrasse tous les deux, amitiés de Jean.

      Supprimer
  6. Courage Claude,nous ne savons que t’envoyer nos mots et nos pensées alors que nous voudrions tellement être près de toi pour t’apporter notre force.Quelle épreuve que celle que tu traverses,,courage,je t.embrasse bien fort.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, Danielle, de me réconforter au milieu de cette horreur. Je t'appelle en fin de semaine et je t'embrasse bien fort moi aussi.

      Supprimer
  7. Courage Claude, ces moments sont si difficiles nous ne pouvons que te dire que nous pensons à toi. Très très fort

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mon papa est mort aujourd'hui à midi, Ariane, je t'embrasse.

      Supprimer

Une petite réaction