Beauté, santé, bien-être, forme des quinquagénaires et plus... Trop sérieuses s'abstenir !

Beauté, santé, bien-être, forme des quinquagénaires et plus... Trop sérieuses s'abstenir !

Pourquoi un beauty-blog ?

Elles exercent le métier de professeur, psychologue, responsable de projets, elles ont toutes plus de 50 ans, elles s’appellent Danie, Maryse, Anne-Marie et ce sont mes amies de longue date…
Lorsque nous nous rencontrons, survient toujours un moment où nous parlons toilettes, produits de beauté, chaussures, etc., et où nous échangeons nos découvertes les plus récentes en la matière..
Pour elles, et pour toutes celles qui, comme moi, comme nous, s’accordent de temps en temps une parenthèse de futilité dans une vie par ailleurs souvent difficile, j’ai ouvert ce blog-forum, "Entre-filles, le beauty-blog de Norma", un hommage à une certaine légèreté de l'être...

Je serai ravie de vous y retrouver tous les quinze jours…

lundi 30 juin 2014

Les six premiers mois d'"Entre-filles"...



... Et son passage à un rythme estival




Lorsque, en janvier 2014, j'ai ouvert cette "parenthèse de futilité dans une vie par ailleurs souvent difficile", cet "hommage à une certaine légèreté de l'être", je n'avais en tête aucun projet précis quant à ce blog, si ce n'est d'être un lieu, voire un groupe de paroles "Entre-filles".
La psychologie m'a appris que ce n'est pas en abordant des sujets prétendument sérieux que la parole peut s'avérer facile et l'échange convivial. Mon expérience de la rubrique "Du côté de la psychologie", que j'ai longtemps animée sur "Les peintures de Norma C", m'avait montré combien il est difficile, voire impossible, de s'exprimer publiquement sur des sujets plus personnels.

"Entre-filles" fut donc un pari, certes fondé sur une hypothèse théorique, le pari de libérer nos paroles de femmes sur des thèmes apparemment anodins.

Six mois après, ce blog s'est transformé en forum et, si j'étais encline à l'auto-satisfaction, je dirais que mon pari initial a été gagné.
Mais cet objectif n'a pu être atteint que grâce au concours de toutes les lectrices de ce "blog-forum" qui ont accepté de jouer le jeu de la confidence, du partage et de l'amitié, me faisant ainsi évoluer d'un statut de "blogueuse" en celui de "modératrice"...
Et je tiens à les remercier aujourd'hui.

Quelques conclusions sont à tirer de ces six mois de partage.
- Il est possible de passer d'une communication de complaisance, où le commentaire est essentiellement un renforcement positif du billet proposé, à une discussion réelle où l'échange, s'il se déroule dans la courtoisie, peut évoluer vers une réelle confrontation de points de vue.
- La modération devient alors un exercice de prise en compte de ces points de vue, elle doit également maintenir le cap de la tolérance et de la convivialité (ce qui se révèle facile avec vous), et proposer parfois une synthèse des réactions énoncées.
- Parmi les thèmes que j'avais choisis, d'abord un peu "au hasard" puis, par la suite, en prenant davantage en compte vos souhaits, quatre d'entre eux ont suscité bien des lectures (plus de 400 pages vues pour chacun d'eux). Il s'agit des "bijoux", de la "ménopause", des "parfums" et... des "chaussures" !
Du côté des commentaires, les billets qui ont suscité le plus d'échanges sont : les "parfums" (91 échanges), la "minceur" (80) et "quelle acheteuse êtes-vous ? (73)".
Ainsi, à part le sujet des "parfums" qui a fait l'objet aussi bien de lectures que de commentaires, il est des thèmes qui font davantage débat alors que d'autres ont un aspect plus informatif...
Et... pourquoi ce succès des "parfums" ? Est-ce parce qu'ils représentent l'emblème incontesté d'une certaine "féminité" ?
- Enfin, grâce à vous, je porte désormais un rouge à lèvres bois de rose !

Après cette vision réflexive, je me suis penchée sur l'orientation de nos futurs échanges.
Comme je l'exposais récemment dans mes réponses à certaines de vos remarques, je désirerais rendre les billets plus participatifs, voire plus interactifs.
L'article sur les "bijoux", où Paola a bien voulu m'envoyer des photos que j'ai publiées, illustre parfaitement l'un des aspects de cette interactivité que je souhaiterais pour la suite de ce "blog-forum".
C'est ainsi que, pour faciliter votre participation aux publications, j'en donnerai le thème une quinzaine de jours à l'avance ; celles d'entre vous qui le souhaiteront pourront, en conséquence, me transmettre par mail photos ou contributions écrites ; cela aura aussi l'avantage (et non le moindre !) de réduire le nombre de photos où je figure...

"Entre-filles, comme les autres blogs de notre famille, va prendre un rythme estival.
Je vous propose une publication mensuelle pour juillet et août, aux alentours du 15 de chacun de ces mois.
Les sujets en seront :
- pour juillet : "Nos accessoires (suite) : barrettes, chouchous, casquettes et chapeaux."
- pour août : "La beauté en voyage et... en vacances."


J'attends avec impatience vos réactions face à ce petit bilan et à ces propositions.


Encore un grand merci à toutes 
pour la qualité de vos remarques et de vos échanges !

Très bonnes vacances 
à celles qui ont le bonheur d'en prendre et...


... à la mi-juillet !

lundi 23 juin 2014

Le soleil, ami ou ennemi ?



Une peau en été...





Qui n'aime pas le soleil ?
Lui qui recharge nos batteries, qui nous met de bonne humeur, qui synthétise la vitamine D et, surtout quiréchauffe la planète Terre en lui donnant une température compatible avec la vie !
Adoré comme un dieu par de nombreuses civilisations, cet astre qui, aujourd'hui encore, draine les foules, l'hiver sur les sommets et l'été sur les plages, est le grand responsable du vieillissement de la peau ; et encore, quand il ne provoque pas de mélanome, ce cancer de la peau qui touche 7500 personnes par an, en France...

Et nous ne sommes pas toutes égales devant ses bienfaits ou... ses méfaits.

Parmi les habituées de ce blog, nous sommes au moins deux, Nathanaëlle (clic), et moi, à avoir des peaux claires, très sensibles, voire intolérantes au soleil.
En ce qui me concerne, je dois avouer que je me suis énormément exposée à ses rayons durant ma jeunesse, où la mode du bronzage était à son apogée, et ce malgré une peau qui  rougissait et souffrait, et... pour un piètre résultat en matière de hâle.
La sagesse venant un peu avec l'âge, mon intolérance au soleil allant croissant, la mode du bronzage intensif étant elle aussi un peu révolue, je suis devenue extrêmement prudente et je ne m'expose quasiment plus jamais.
Cependant, il est toujours agréable de prendre un café le matin au soleil, quand ses rayons ne sont pas encore brûlants ou de se faire sécher quelques minutes après une baignade.




Mais même cela m'est difficile aujourd'hui car, après quelques minutes d'exposition sans protection, voici qu'apparaissent des petites plaques rouges qui démangent très fortement : c'est la "lucite estivale bénigne", une intolérance au soleil qui, selon ma pharmacienne, fait des ravages cette année.
Elle atteindrait 10 % des adultes, épargnant le visage dans 80 % des cas (c'est le mien), se localisant sur le décolleté, les épaules, les bras, les jambes.
Aussi inconfortable qu'inesthétique, elle se caractérise par l'éruption de ces petites taches légèrement saillantes, ressemblant à de l'urticaire, qui disparaîtront en 2 ou 3 jours.
La lucite estivale touche surtout les femmes (dans 90 % des cas) et apparaît généralement entre 15 et 25 ans (voilà qui me rajeunit !)

Ce n'est pas très grave, mais pour pouvoir profiter de quelques instants de soleil, il faut prendre des précautions, précautions qui peuvent s'appliquer à toutes les peaux, même aux non-intolérantes, donc que je vais exposer ici :

1. Tout d'abord, préparer sa peau au soleil : prendre un traitement préventif, avant les premières expositions.
La pharmacienne m'a prescrit ces gélules de chez "Léro", qui ont l'air assez efficaces car, à ma deuxième exposition (certes rapide et à des "heures raisonnables"), j'ai eu une seule petite plaque rouge.




2. Ensuite, protéger sa peau au maximum et bien sûr, s'exposer peu et progressivement. Donc, choisir une crème solaire à indice élevé (50 pour moi), je suis également assez satisfaite de celle ci-dessous, de chez "Biotherm".




3. Soigner sa peau après le soleil : j'ai également pris cet "après-soleil", toujours chez "Biotherm", fort confortable, très hydratant et apaisant, avec quelques paillettes délicates qui donnent un joli reflet à la peau.



4. Et enfin, remplacer ce hâle qui ne viendra pas par le subterfuge d'un autobronzant.
J'en ai essayé des dizaines, au cours des années précédentes et... j'en ai découvert un de "parfait", l'année dernière. Certes, il ne confère pas un bronzage tropical mais il donne à la peau une belle teinte légèrement hâlée, d'une couleur naturelle et sans traces, surtout !
Il se pulvérise, on laisse sécher et le tour est joué, à nous, bras et jambes nues, c'est vraiment très bluffant et ça remonte le moral, surtout lorsque l'on vit en bord de mer.
De plus, il tient bien, une application deux fois par semaine après un petit gommage, il n'a pas d'odeur (souvenez-vous, la vilaine odeur des anciens auto-bronzants !) et il est d'un prix raisonnable (8, 90€ dans ma parapharmacie). Il s'agit de la "Brume autobronzante" de "Bioderma", vendue en pharmacies et parapharmacies.



Nous serons bientôt en vacances, je vous dirai si l'ensemble de ces précautions ont été efficaces...
Car j'aime le soleil, qu'il soit rouge ou bleu...






A vous maintenant, quelle est votre "histoire" avec le soleil et comment vous protégez-vous de ses méfaits ?


Très belle semaine à toutes !

lundi 16 juin 2014

Nos accessoires (suite)



Aujourd'hui : foulards, écharpes et ceintures...


C'est Josette (clic) qui écrivait, dans un commentaire à l'un des premiers billets de ce blog, qu'elle avait chez elle un tiroir rempli de foulards :
"Dans un tiroir je garde tous mes foulards depuis celui de l'uniforme de l'école et ceux de maman..." 

Le foulard est connu depuis bien longtemps. Son étymologie viendrait du mot provençal "foulat" qui veut dire "tissu léger".
Le foulard n’est pas l’apanage des femmes. Au cours des âges, les hommes aussi se sont parés de cette pièce de tissu.
On ne peut pas parler du foulard sans parler de religion. Que ce soit dans le judaïsme, le christianisme ou l’islam, le port du foulard a existé ou existe encore. C’est un signe de respect dans le christianisme qui, maintenant, n’est quasiment adopté que par les religieuses. Dans l’islam, le foulard ou voile est porté par les femmes pour se protéger des regards indiscrets.
Dans le domaine de la mode, depuis la fin du XIXème siècle jusqu’à aujourd'hui, le foulard est devenu un accessoire raffiné, comme le très célèbre carré Hermès.



J'admire les femmes qui savent agrémenter une tenue d'un foulard qui la rehausse ou l’éclaire, porté négligemment autour du coup ou sur une épaule, noué ou non, décliné en forces couleurs...



Mais, en ce qui me concerne, le foulard est un accessoire que je n'utilise qu'en hiver, en "mode écharpe", pour me protéger du froid.
Pourtant, l'une de mes amies m'en a offert récemment un très beau, en soie, destiné à illuminer le bleu d'un manteau... Je ne l'ai mis que deux ou trois fois.

Je ne m'aime pas avec un foulard "ornemental", voilà, c'est dit !

Evidemment, je suis incapable de vous donner la raison de ce désamour un peu incongru car, dès que les premiers froids arrivent, me voici recherchant mes écharpes ou en achetant de nouvelles...
Récemment, comme nombre d'entre nous, j'ai opté pour le chèche.
Le chèche est un foulard très long, initialement porté par les touaregs, qui est devenu un joli accessoire de mode à enrouler autour du cou ou à nouer dans les cheveux.








 Si foulards et moi ne cohabitons que saisonnièrement, je suis en revanche une grande adepte des ceintures de toutes sortes, tout au long de l'année et sur tous les vêtements.

Portée depuis l'Antiquité, la ceinture a toujours été chargée d'un certain sens érotique. 
Longtemps, le mari a accompli le soir des noces le geste symbolique de dénouer la ceinture de son épouse. La ceinture marquait ainsi la séparation entre le haut et le bas du corps, entre le "pur" et "l'impur". C'est dans cette dichotomie que l'expression "au-dessous de la ceinture" trouve son origine. 

La ceinture a toujours joué, dans la mode, un rôle primordial pour structurer le vêtement sur le corps. 
Elle est récemment revenue en force : ceinture "poche" ou ceinture "sac" permettant de loger portables et autres objets, ceinture "lien" (notamment sous la forme d'une bande de cuir) remettant l'accent sur la taille... 






"Barbour" ceinturée




Ceinture classique pour jean



Plus large sur une tunique


Mes ceintures préférées sont des "ceintures bandeau" ou "ceintures-lien", en cuir très souple, achetées il y a quelques années en Italie, que je porte quasiment au quotidien sur des T-shirts longs, des tuniques ou sur des jupes.
J'en ai de toutes les couleurs et elles sont de tous nos voyages.




Foulards et ceintures, deux accessoires associés dans ce billet, pour lesquels vous avez certainement beaucoup à dire !

A vous maintenant et...


Très bonne semaine à toutes !

lundi 9 juin 2014

La beauté à travers les âges



De l'Antiquité au XXIème siècle


Au cours des différents billets de ce blog, vous avez été nombreuses à évoquer le diktat de la beauté, diktat qui a toujours été présent - certes avec plus ou moins de virulence -  depuis le début de l’humanité.

Blonde pulpeuse, nymphette diaphane, top model du XXIème siècle,  les canons de beauté n'ont cessé d'évoluer au cours de l'Histoire.
Marylin Monroe serait-elle encore considérée comme une beauté, aujourd’hui ?
Les belles du XXIème siècle seront-elles, demain, les oubliées du regard ?

En préambule, je tiens à préciser que le sujet de ce billet pourrait faire l’objet d’une thèse, aussi je requiers votre indulgence pour le balayage rapide de ce thème que j'ai effectué pour vous.
Je vous renvoie, pour une étude plus documentée, à l’excellent ouvrage d'Umberto Eco "Histoire de la beauté", Editions Flammarion.


La beauté antique en Egypte



 Néfertiti

Dans la civilisation égyptienne, les femmes sont représentées suivant des canons relativement stables : minces et musclées, élancées, aux jambes longues et aux fesses rebondies, seins menus et taille large ; ce sont quasiment des beautés contemporaines qui n'auraient pas eu recours à la chirurgie esthétique, en particulier à l'augmentation mammaire…
La femme, qui veille sur la maison, est à l'abri des rayons du soleil, d'où son teint pâle et lisse.
Ses yeux sont soulignés d'un trait de khôl (je suis sûre que nombre d'entre nous ont utilisé ce cosmétique, au moins dans leur jeunesse...) qui intensifie le regard.
Enfin, la femme idéale égyptienne est éternellement jeune... Cela commençait donc déjà !
Pour hydrater leur peau, les femmes égyptiennes utilisaient de l'huile d'amande amère, de laitue, de cumin ou encore de lys...


Le Moyen-Âge




Au Moyen Âge, le maquillage, sous prétexte qu'il travestit les créatures de Dieu, est interdit par l'Eglise toute puissante. Une seule couleur est tolérée, "le rouge de la pudeur" (étrange, le rouge étant, plus tard, associé à la sensualité !)
Généralement dissimulé sous des vêtements amples, le corps doit obéir à des canons très particuliers.
La jeunesse, encore une fois, est exaltée : la femme se doit d'être large d'épaules et d'avoir des seins petits, fermes et écartés, une taille de guêpe, des hanches étroites et un ventre rebondi (ce dernier critère ne déplairait pas aux "quinqua" que nous sommes...).
La blondeur est également à l'honneur (quand je vous disais que rien ne change sous le soleil...).
Les femmes de l'époque s'appliquaient un mélange de chaux vive et de sulfure naturel d'arsenic sur le front pour l'épiler. Pour empêcher la repousse du poil, rien ne valait le sang de chauve-souris ou de grenouille... (qui a essayé ces techniques parmi les lectrices de ce blog ?)


La Renaissance




Le corps féminin réapparaît dans l'art non-religieux, il est idéalisé, bien sûr.
Les femmes des tableaux de Raphaël et de Botticceli se tiennent dans des postures peu naturelles, évoquant le déhanché des statues antiques grecques.
Quant à la Vénus de Botticelli, elle a tout d'une beauté actuelle : d'une blancheur d'ivoire, sans le moindre poil ni bourrelet, elle est l'archétype de la beauté de marbre.
Je suis restée sidérée par sa modernité, quand j'ai pu la contempler aux "Offices", à Florence. Une divinité plus qu'une femme, au corps entièrement idéalisé...



"L'Enlèvement des filles de Leucippe", Rubens, 1618

Mais un glissement va s'opérer dans l'art de la Renaissance. Les aristocrates aiment également les rondeurs des femmes chez Le Titien ou Rubens. Cuisses dodues, poitrines lourdes et embonpoint,(le couvent m'attendait, à cette époque...) Rubens incarne un glissement vers un art sensuel, charnel et un appel au désir du spectateur.

Durant le XVIIème siècle, la beauté féminine correspond à des canons très précis : teint de lait, taille très fine, poitrine imposante, bras et mains potelés. Les femmes se fardent de rouge, devenu le symbole de l'amour et de la sensualité.


Madame de Montespan incarne parfaitement la femme idéale d'alors, comme on peut le voir sur ce tableau d'époque. Le corps est enfermé dans un corset enserrant la taille et faisant ressortir le profond décolleté, la peau est pâle et les lèvres d'un rouge profond.

Pour se protéger du soleil, les précieuses de l'époque n'hésitent pas à se promener avec un masque sur le visage... qu'elles tiennent avec leurs dents.


Le XVIIIème siècle : le retour au naturel

La révolution des idées du Siècle des Lumières touche aussi le domaine de la beauté. L'heure est à un retour au naturel. On se maquille moins : la femme idéale de l'époque doit avoir un teint de porcelaine aussi naturel que possible et les lèvres douces. Bouclés et poudrés, les cheveux adoptent tout de même un style savamment "décoiffé" (l'ancêtre du brushing wavy ...).  


" Marie-Antoinette à la rose", E. Vigée Lebrun,1783 

Les écrits de Jean-Jacques Rousseau sont emblématiques de ce retour à la nature. Comme on peut le voir sur ce portrait de Marie-Antoinette, ces réflexions gagnent également la Cour. Au Petit Trianon, la reine délaisse les corsets et les coiffures sophistiquées.

Les femmes de l'époque avaient pour habitude de se coller des mouches, faux grains de beauté en velours, sur la peau ; ancêtres de la mode des piercings ?


XIXème siècle : de la maladive à l'épouse vertueuse

Après la Révolution, plus de perruque poudrée, de mouche ou de rouge aristocratique. Pendant ce siècle, deux types de femmes se partagent le devant de la scène : la belle malade et la petite bourgeoise.


La belle malade est aussi bien une malade des nerfs, dont le déséquilibre confine à la folie - la figure emblématique étant Camille Claudel - qu'une malade du corps, telle Marguerite Gauthier, tuberculeuse magnifiée par Alexandre Dumas dans "La Dame aux camélias".


Cette beauté a le teint livide, les yeux cernés et les joues creuses. Signes de mélancolie et de désespoir, ces physiques correspondent à une femme mystérieuse, lointaine, fantasmée, pas totalement éloignée des mannequins faméliques du XXIème siècle.
Ces femmes ont l'habitude de boire du vinaigre et du citron pour se brouiller le teint et dorment peu pour se faire des cernes sous les yeux (méthode infaillible, je peux l'attester !)

Par ailleurs, et en opposition à ce type de femme maladive, cette période porte aux nues la vertu et la féminité accomplie : l'épouse vertueuse. Bien en chair, brune, le corps laiteux, cette femme incarne la beauté dans son aspect le plus lisse et le plus codifié.


La Castiglione, lourde et massive, est ainsi considérée comme l'une des plus belles femmes du Second Empire.
La corpulence est le signe de la maternité accomplie. Elle est renforcée par des faux-culs et des corsets projetant la poitrine en avant.

Au XIXème siècle, le maquillage est déconseillé. On découvre enfin les bienfaits de l'eau pour se nettoyer la peau...


XXème siècle : de la garçonne à Marilyn et à Brigitte Bardot



Louise Brooks 

La bourgeoise engoncée dans son corset et sujette aux vapeurs laisse la place à une femme mince, libérée et en bonne santé. C'est la fameuse mode de la garçonne : cheveux coupés court, légère et court vêtue, la nouvelle beauté est presque androgyne et en cela d'une modernité troublante. Les fesses et le ventre doivent être aplatis, les seins petits et bien séparés tandis que les robes sans manches et arrêtées au genou doivent laisser voir des bras musclés et des jambes fines. Louise Brooks incarne parfaitement l'archétype de la garçonne.



Marilyn Monroe

Plus tard, va apparaître le mythe de la femme sensuelle, incarnée par Marilyn Monroe : poitrine généreuse, lèvres pulpeuses, sensualité exacerbée et incontournable blondeur !
Après la Seconde Guerre mondiale, la minceur est synonyme de mauvaise santé. Blondes et sensuelles, les actrices hollywoodiennes ont toujours un air de Marilyn qui est devenue l'image même de la beauté idéale, sensuelle, volcanique et un rien enfantine.
Tout est différent dans la "vraie" vie, où les conventions sociales sont soigneusement respectées : certains parents interdisent aux adolescentes de se maquiller, les fiançailles et le mariage sont toujours très codifiés (certaines d'entre nous pourront en attester).



Brigitte Bardot

Mais les grands écrans révèlent des stars jeunes et pulpeuses : Brigitte Bardot, Silvana Mangano, Liz Taylor, Sophia Loren et Gina Lollobrigida. Dans les publicités (et sur les camions), les pin-up prolifèrent : leur corps est celui de l'abondance et de la bonne santé.
C'est aussi la fin du teint pâle : le visage hâlé, synonyme d'une vie sportive et ensoleillée, est désormais de mise. Le bikini a été inventé pendant la Seconde Guerre mondiale, la minijupe dans les années 1960 ; en 1968, les étudiantes brûlent leur soutien-gorge en gage de libération.
Le corps féminin, se dévoile, la beauté idéale est sortie de son carcan bourgeois.


La beauté au XXIème siècle




Kate Middleton et Carla Bruni

Aujourd’hui, le modèle dominant est celui de la femme sportive, active et ultra-mince. 
La minceur est aussi un signe extérieur de richesse, résultat d’une saine alimentation, de séances de gym, de loisirs et d’un certain niveau d’éducation qui vont de pair avec le niveau de vie.
Les rondeurs sont devenues synonymes de laisser-aller, de perte de contrôle face à l’abondance alimentaire et de nourriture "bon marché".  
La fin du XXème siècle et le début du XXIème sont fortement marqués par l’explosion de l'industrie et du commerce de l’embellissement". 
Les gammes de soins et de produits de beauté explosent et les chirurgies esthétiques permettent aux femmes (riches !) de remodeler leur corps et leur visage à leur guise. 
Le naturel, exhorté en appparence, recule dans les faits et le corps est valorisé en tant qu'objet de désir et de support identitaire. 

En conclusion
Les critères de beauté n’évoluent pas seulement selon les époques, mais aussi selon les endroits du monde, je faisais état de ce fait dans le billet précédent.
La minceur n’est pas partout synonyme de beauté, elle peut s'assimiler à une maladie ou à une malnutrition. C'est ainsi que, dans la tradition africaine, des hanches fortes et une grosse poitrine sont des critères de féminité associés à la fécondité. En Mauritanie, on engraisse même les jeunes filles à marier car l’obésité est un critère de beauté ultime.
Mais au-delà de ces différences historiques et sociales, existerait-il des critères de beauté universels ?
Si l’appréciation de la beauté varie selon les époques et les cultures, cette variation se fait autour de quelques "invariants esthétiques communs" faisant figure "d’attracteurs".  
Jamais on ne fera l’apologie de dents mal placées, de boutons disgracieux, de grimaces, de rides ou de tâches.
De même, les proportions harmonieuses du corps et les traits réguliers du visage sont très fréquemment privilégiés, ainsi que la jeunesse...

En conclusion, rares sont les femmes qui se trouvent "belles". Quand on leur demande de choisir l’adjectif qui décrit le mieux leur apparence, plus de la moitié des femmes choisissent des adjectifs neutres comme "naturelle", "dans la moyenne", "grosse" et, une infime minorité d'entre elles se déclarent "belles". 
Les médias et la publicité ont défini des standards tellement irréalistes que la plupart des femmes ne pourront jamais les atteindre. Aussi, les femmes souhaitent majoritairement que les médias mettent un peu moins l’accent sur le physique idéal et fassent plus de place à des femmes "normales"...

Pour résister à la dictature de la beauté et réussir à s’aimer malgré tout, la femme d’aujourd’hui doit faire preuve d’une force de caractère inouïe. 
Il faut se rappeler que la vraie beauté, c’est aussi, et surtout, une question de charme, de charisme, de présence, d’énergie, d’aisance, de bien-être, de façon de penser et de percevoir les choses, de réceptivité à l'autre et d'empathie, bien plus que de beauté plastique, fragile et... si éphémère !


A vous maintenant !
Quelle aurait été votre "période esthétique" favorite ?
Quels canons de beauté privilégiez-vous ?

J'avoue pour ma part avoir un faible pour Louise Brooks et l’époque "garçonne"...



Très bonne semaine à toutes !

lundi 2 juin 2014

De l'objectif minceur...



A l’obsession maigreur...


Nous serons en été d'ici quelques semaines.
En prévision de son arrivée prochaine, déferlent, sur nos murs et dans nos magazines, forces publicités vantant la minceur au travers de régimes de toutes sortes, en vue des tenues légères et… des maillots de bain...



En France, 6 femmes sur 10, toutes tranches d'âge confondues, déclarent vouloir maigrir.
Les Françaises, suivies de près par les Italiennes, sont les plus minces d’Europe.
Dans le monde, la France est, après la Corée du Sud, le pays où la volonté de perdre du poids est la plus fréquente chez les femmes.

Par ailleurs, la mode du "thight gap" (espace vide entre des cuisses serrées qui ne doivent surtout pas se toucher) sévit chez les jeunes femmes, dans tous les pays européens et aux Etats-Unis (un peu effrayant à mon goût...).



L’apparence physique est la première cause d’intimidation chez les jeunes. Ce sont les enfants et les adolescents obèses les plus ciblés par les sarcasmes de leurs camarades : 30 % filles et 25 % des garçons avec un surplus de poids disent avoir été intimidés, voire menacés, par leurs pairs.

Certains pays tentent de réagir face à ce "terrorisme de la minceur" :
Une loi en Israël interdit les mannequins trop maigres (IMC inférieur à 18,5) ainsi que les retouches des photos pour faire paraître une femme plus mince.
À Madrid, en 2006, les autorités régionales ont exclu cinq mannequins jugées trop maigres (IMC inférieur à 18, soit 56 kg pour 1,75 m), lors d’un rendez-vous de la mode. Cette décision a été prise après la mort de deux mannequins qui pesaient moins de 40 kg.

L'écart entre "corps désirable" et "corps réel" est important dans tous les pays.
En Corée du Sud, la corpulence moyenne des habitants correspond à l'idéal de minceur très largement dominant (81% pour les femmes et 80% pour les hommes)
En Uruguay, la forte corpulence est valorisée pour les femmes (52%) et la minceur préférée pour les hommes (62%).
Inversement, en France, l'image de l'homme corpulent fait relativement consensus (62%), alors que la minceur est davantage valorisée pour les femmes (52%)...

La "représentation sociale" du corps est ainsi une dimension à prendre en compte quand on parle d'esthétique et de santé.

Comment, dans ce contexte, ne pas publier un billet sur cette "déferlante minceur", ses bienfaits, mais aussi ses dangers ?



J’ai conscience que ce sujet du rapport à notre poids relève de l’intime, ne sommes-nous pas seules lorsque notre pèse-personnes livre son verdict ?
Ce billet ne tombera donc pas dans un échange de courbes pondérales mais traitera, d’une manière plus généraliste, du rapport à la minceur ou à la rondeur chez les quinquagénaires, et plus...



J’aime être mince, c’est l’une des conditions qui font que je peux me sentir bien dans ma peau.
J’ai eu la chance d’avoir la "minceur facile" jusqu’à la ménopause : métabolisme, hérédité, nourriture saine et équilibrée, mais aussi sport, que j'ai toujours pratiqué ?



Mais j’ai très vite compris ce que je prenais pour un acquis de ma nature et de mon style de vie n’en était plus un lorsque, après l’arrêt du traitement hormonal, je me suis mise à grossir sans raison apparente…
Si j’avais fait des excès alimentaires ou si j’avais cessé toute activité sportive, j’aurais pu comprendre, voire accepter, mais ce n’était pas le cas.

J’avais déjà appris à prendre en compte le principe de réalité qui veut qu’après 50 ans, le corps se transforme, que le poids de ses 20 ans n’est plus qu’un rêve inaccessible et qu’il est nécessaire de faire un compromis entre son idéal minceur et sa réalité corporelle, avec, comme objectifs : se sentir bien dans sa peau, au regard de ses critères personnels et des critères médicaux (ces derniers de plus en plus drastiques, comme vous le constaterez ci-après), avoir encore une image corporelle à peu près satisfaisante, en tout cas qui n’angoisse pas et n’altère pas la qualité de ses rapports aux autres.

Ce fut le moment où ma gynécologue, véritable "terroriste de l’IMC", me dit :
- Vous avez pris 2 kg en un an ; avec votre petit gabarit, que se passera-t-il si vous continuez à ce rythme pendant 20 ans ?
Certes…
- Je suis pourtant mince  (pensant, "plus mince que vous"…), lui ai-je rétorqué, mon IMC tourne entre 20 et 21 !
- Oui, mais faites attention !
Même son de cloche à l’hôpital où j’ai été soignée :
- Ne vous laissez pas aller, conservez votre poids, faites attention à votre alimentation et surtout, faites du sport !

Alors, à l’instar de mes quatre amies auxquelles je fais souvent référence dans ce blog, j’ai donc décidé de  "faire attention".
D'ailleurs, j'ai constaté que je n'ai rencontré, autour de moi, aucune quinquagénaire qui mange tout ce qu'elle veut sans grossir, mais peut-être mon "échantillon" n'est-il pas assez représentatif ? Ou alors, je doute de la véracité de certains témoignages après avoir vu se comporter à table celles qui déclarent avoir encore la minceur facile, voire naturelle, sans se priver...

"Faire attention" : expression ô combien douloureuse qui fait redouter les repas familiaux (je suis originaire du sud-ouest, et mon mari fait une excellente cuisine au quotidien), craindre les lendemains de fêtes et redoubler les exercices sportifs.





J'ai la chance de ne pas être gourmande (exception faite pour le chocolat), d'aimer et de pouvoir pratiquer le sport et d'avoir un métabolisme pas trop "déréglé", en dépit des modifications hormonales.
Et cette hygiène de vie, cette discipline au quotidien mise en exergue par les médecins mais aussi par mon désir de ne pas "trop" changer a eu des effets positifs : je suis, en ce moment, à peu près satisfaite de mon poids et je ne redoute pas trop la venue "du temps du maillot"...



J'essaie de faire de la minceur relative un objectif raisonnable et non une obsession, objectif que Jean et moi axons sur quatre grands principes :
- repas pour la plupart équilibrés ;
- régulations après excès (le "régime du lendemain" ou du "retour de vacances"...) ;
- sport, au moins trois fois par semaine ;
- et surtout, jamais de ces régimes drastiques qui frustrent trop et qui se traduisent par une inévitable reprise de poids lorsqu’on les cesse.

J'avoue avoir dans ce domaine une volonté de fer, que j'ai essayé d'analyser : peur de vieillir, deuil difficile de la jeunesse de mon corps, fascination pour des femmes très minces (Kate Middleton ou, dans ma tranche d’âge, Iman Bowie) ?



Certainement toutes ces raisons qui font que je veux rester mince et que je m’applique à le rester.

Et pourtant, il est des femmes rondes que je trouve très belles, mais… pas moi !




Pour conclure cet article, les dangers de ce que j'ai intitulé "l’obsession minceur" mais aussi une rapide vision des "troubles alimentaires".

L'obsession de la minceur peut avoir des conséquences graves, et conduire par exemple à l'anorexie, qui peut se présenter accompagnée d’épisodes boulimiques.
Il ne s'agit plus là d'une simple question de régime, le problème est souvent complexe et profond.

10 % des femmes âgées de 12 à 30 ans souffrent d’un trouble grave de l’alimentation et 50% d'entre elles réactiveront ces troubles lors de la mésopause, ou de la grande vieillesse.
Les troubles alimentaires sont des désordres complexes, qui se caractérisent principalement par des habitudes alimentaires anormales et souvent dangereuses (refus systématique de s’alimenter, vomissements provoqués, épisodes boulimiques ou boulimie installée, etc.), ainsi que par une grande préoccupation de son image corporelle. Aussi, ils sont souvent associés à d’autres problèmes sérieux comme la dépression, l’anxiété, le repli sur soi, l’abus d’alcool ou de drogues et les tendances suicidaires.

L’anorexie est cette obsession de la minceur qui entraîne de sévères restrictions alimentaires et, par conséquent, une perte de poids importante. Elle est fréquemment accompagnée d'épisodes d’orgie alimentaire suivis de comportements compensatoires, dont le but est d’éviter le gain de poids ; parmi ceux-ci on compte l’abus de laxatifs, les vomissements provoqués et le jeûne. Au cours d’une orgie alimentaire, une femme boulimique peut ingurgiter plus de 5 000 calories en très peu de temps (l’apport quotidien normal d’une femme se situe autour de 1 800 calories). Par conséquent, les personnes aux prises avec la boulimie ont de fréquentes fluctuations de poids.

Il existe aussi l’hyperphagie boulimique. Ce trouble alimentaire se caractérise également par des épisodes d’orgie alimentaire qui ne sont pas suivis de gestes compensatoires. Les personnes qui en souffrent sont incapables de se maîtriser lorsqu’elles mangent et présentent, pour cette raison, un surplus de poids important.
Si l’anorexie et la boulimie affectent principalement les jeunes, l’hyperphagie boulimique se manifeste généralement à un âge plus avancé.
La difficulté à désigner ses émotions, à en parler, peut conduire à chercher à les neutraliser d'une autre façon, en particulier en mangeant, pour atteindre un introuvable réconfort.
Le corps gros peut aussi avoir un sens en lui-même. Il peut constituer une défense. Ou au contraire permettre de trouver sa place.
Dans ces conditions, devenir une personne mince peut s'avérer une aventure périlleuse, mettant la personne face à ses difficultés que le corps gros lui a permis de contourner, d'enrober.

Dans les deux cas, extrême maigreur ou obésité, les nutritionnistes, avec leurs listes d'aliments autorisés ou interdits n'apporteront pas des réponses suffisantes ; pas plus que les psychologues ne sauront pacifier la relation "guerrière" qui s'est instaurée avec la nourriture...

Les troubles de l’alimentation seraient causés par une combinaison de plusieurs éléments. Les facteurs psychologiques incluent une faible estime de soi, la sensation de ne pas être à la hauteur, le manque de maîtrise de soi, la dépression, la colère et la solitude.
Il est aussi des facteurs biologiques : l’hérédité, les antécédents familiaux de troubles de l’alimentation et de problèmes de poids.
Un autre facteur, que nous avons plusieurs fois évoqué dans ce blog, est la promotion médiatique de modèles de "femmes irréalistes", et la tendance sociétale actuelle à juger la valeur d’une personne selon son apparence physique.

La dimension psychologique est présente en permanence dans l'histoire d' une prise ou d'une perte excessive de poids, aussi bien dans son origine que dans ses conséquences.
Comprendre le développement de l'obésité ou de la maigreur extrême n'est pas une chose simple. Il s'agit toujours de causes très complexes.

Les troubles alimentaires peuvent avoir d’importantes conséquences physiques. Les recherches montrent que 10 % des gens qui souffrent de troubles alimentaires en meurent. Les principales causes de décès sont un arrêt respiratoire et cardiaque, un déchirement de l’œsophage et... le suicide.
Les troubles alimentaires ne sont pas incurables. Lorsqu’elles suivent un traitement approprié, de nombreuses personnes guérissent. Les chances de guérison sont plus grandes si la maladie est détectée tôt.

A côté de ces troubles, existent aussi des maigreurs extrêmes et des obésités quasi-indépendantes de l'alimentation, imputables à des dérégulations métaboliques.
Même si ce n’était pas le propos de cet article, je tenais à le souligner en conclusion.


A vous maintenant : quel est votre rapport à la minceur ou à la rondeur, avez-vous des stratégies pour parvenir à votre poids souhaité ou vous acceptez-vous telle que vous êtes ?


Très bonne semaine à toutes les lectrices de ce blog !