... Ou le mythe de Cendrillon ?
Je ne suis pas une "fashion-addict" ; je soigne ma peau au quotidien mais je ne fréquente pas les instituts de beauté ; je m'occupe quasiment seule de mes cheveux ; je m'habille plus par coup de cœur que pour être à la mode ; je n'ai que quelques bijoux que je porte au quotidien et je tiens davantage au contenu de mes sacs qu'à mes sacs eux-mêmes.
Mais, car il y a un "mais" à ces aspects si raisonnables, je collectionne les chaussures.
Depuis mon enfance, je suis attirée par les chaussures.
Est-ce ce souvenir de mon entrée en 6ème qui a conditionné cette quasi-addiction ?
Cette année-là, le jour de la rentrée, j'ai dû remettre des chaussures que j'avais portées l'année précédente alors que mes copines de classe en arboraient, toutes, des neuves.
Loin de moi l'idée de jouer les "cosettes", ma mère avait investi dans d'autres "objets" qu'elle avait sans doute jugés plus utiles pour ce moment emblématique de ma scolarité : un beau cartable, une jupe plissée... mais point de chaussures !
J'ai donc remis des chaussures bien cirées mais sur lesquelles on pouvait voir quelques plis d'usure, espèces de rides que ma mémoire a mémorisées à tout jamais...
Bien plus tard, lorsque j'ai commencé à travailler, ma première acquisition a été : deux paires de chaussures, identiques mais de couleurs différentes !
Et depuis, elles m'attirent toujours autant ; aujourd'hui, j'en possède une centaine de paires, bien entretenues et soigneusement rangées dans un placard à quatre étagères.
Et, comme je n'ai jamais mal aux pieds et que je chausse un petit 36, toutes me conviennent, quasiment sans essayage !
Il m’arrive parfois d’acheter deux, voire trois paires semblables, mais de couleurs différentes, réitérant en cela mon premier achat de ces objets d'amour...
Il ne s'agit pas de chaussures "de marque", heureusement... Je ne suis pas à la recherche du modèle chic "tendance de la saison", ce n'est pas cela.
Je les aime toutes, bottes, baskets, ballerines, escarpins (que je ne mets guère d'ailleurs, sauf avec des jeans), sandales à talons compensés qui me transforment en géante, tongs (les fameux "infraditi" italiens), plates, à talon, en cuir, en tissu, etc.
Je connais tous les magasins de chaussures des villes que nous visitons : "Casella", superbe boutique après le Rialto, en se rendant aux Fondamente Nove, à Venise ; "Bagatt" à Bordighera ; "Scarpe & Scarpe" quasiment dans toutes les entrées des grandes villes italiennes.
"Scarpe & Scarpe", répétition magique, est un paradis : "plus de 10 000 paires de chaussures", titre sa publicité !
De belles chaussures italiennes, pas chères avec ça, un arrêt obligatoire dans nos voyages...
Car, depuis que je connais les chaussures italiennes, mon addiction s'est ancrée dans ce pays
que nous aimons tant.
J'y ai acheté, en 1997, ma première paire de sandales à talons compensés, qui a rendu l'âme à Venise, l'été 1998, un soir de canicule...
Voici mes préférées de cet hiver : les bottines gris bleu et les noires, plus classiques, "made in Italy" pour les deux paires, pouvant se porter aussi bien avec des pantalons qu'avec des collants ou des leggins.
Une hauteur raisonnable qui me permet d'y être parfaitement à l'aise.
Certains disent qu'une femme qui collectionne les chaussures est une voyageuse qui s'ignore ; d'autres parlent d'une quête symbolique de sagesse.
Voilà des interprétations qui me conviennent fort bien...
Une femme qui achète systématiquement toute nouvelle version de son modèle préféré applique l'un des principes du véritable amateur : posséder dans toutes les couleurs la chaussure que l'on aime.
Notons néanmoins que l'on n'achète pas forcément des chaussures pour les porter, mais pour les posséder. On ne porte le plus souvent que quelques paires, toujours les mêmes, ce qui ne nous empêche pas d'en acheter toujours de nouvelles. Et on jette rarement des chaussures que l'on aime, même importables.
Les chaussures sont des reflets de notre histoire, ce sont des albums de souvenirs d'un moment, d'un lieu, d'une émotion, le rappel de l'occasion pour laquelle on les a portées. Elles nous restituent le passé, faisant naître des souvenirs précis comme des photographies.
L'attrait indéfinissable d'une nouvelle chaussure ouvre les portes de notre imagination. C'est au premier regard qu'une chaussure nous séduit par son chic, l'inclinaison de son talon, la sensualité de sa cambrure. tout contribue à l'envoûtement.
Ce n'est pas pour leur confort ou leur caractère pratique que l'on aime les chaussures. Il semblerait que 88% des femmes les achètent trop petites. On attend d'une chaussure qu'elle soit spirituelle ou sublime, mais pas forcément confortable ! Le plus souvent, elles ne nous vont pas "comme un gant" et ne s'adaptent pas parfaitement à notre anatomie.
Une chaussure rationnelle commande le respect, un talon haut appelle l'adoration.
Qui plus est, toutes les petites filles croient comme Cendrillon qu'une chaussure peut changer la vie...
Etes-vous, comme moi des "shoes addict" ou des passionnées d'un type bien particulier de chaussures, privilégiez-vous le confort ou souffrez-vous dans des chaussures élégantes, les bichonnez-vous, vous en séparez-vous avec regret ?
Je ne publierai pas de billet sur ce blog lundi prochain, pour cause de "pause vacances", mais je répondrai aux commentaires que vous laisserez.
Prochaine publication d'"Entre-filles" : lundi 10 mars.