Beauté, santé, bien-être, forme des quinquagénaires et plus... Trop sérieuses s'abstenir !

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Pourquoi un beauty-blog ?

Elles exercent le métier de professeur, psychologue, responsable de projets, elles ont toutes plus de 50 ans, elles s’appellent Danie, Maryse, Anne-Marie et ce sont mes amies de longue date…
Lorsque nous nous rencontrons, survient toujours un moment où nous parlons toilettes, produits de beauté, chaussures, etc., et où nous échangeons nos découvertes les plus récentes en la matière..
Pour elles, et pour toutes celles qui, comme moi, comme nous, s’accordent de temps en temps une parenthèse de futilité dans une vie par ailleurs souvent difficile, j’ai ouvert ce blog-forum, "Entre-filles, le beauty-blog de Norma", un hommage à une certaine légèreté de l'être...

Je serai ravie de vous y retrouver tous les quinze jours…

lundi 4 mai 2020

Du côté de la psychologie : le déconfinement



« Le déconfinement, une situation ambiguë, entre soulagement et anxiété »



Le 11 mai, le déconfinement débutera en France. 
Je crois que nous nous réjouissons tous de sortir de cette vie fortement contrainte- la nôtre depuis le 17 mars - même si celle qui s’annonce, au moins pour le mois à venir, est très loin d’être synonyme de notre vécu antérieur.
Au moins n’aurons-nous plus à remplir, dans un rayon de 100 km autour de chez nous, cette attestation de sortie dérogatoire que nous étions parvenus à détester, emblème principal de notre liberté surveillée. Aller faire ses courses sans montrer patte blanche, pouvoir marcher plus d’1km autour de son domicile, reprendre « physiquement » le travail,  certains sports, fréquenter certains lieux publics, revoir des parents et amis, en respectant bien sûr les aspects sanitaires, cela va faire un bien immense !

Mais nous demeurerons soumis à des contraintes qui, bien qu’allégées, vont encore peser sur notre quotidien.
Notre joie ne sera pas absolue, d’autant qu’à cette sensation très mitigée de liberté relative va se superposer une peur, celle de la contamination, car le virus circulera toujours : nous allons être amenés à croiser plus de monde, au travail, dans les transports, dans quelques rencontres familiales et amicales et, en dépit des règles de distanciation physique, la crainte de contracter le virus et de tomber gravement malade sera présente au fond de nous. Un grand nombre d’entre nous ont eu, dans leur entourage,  le cas d’une victime de cette épidémie ; les informations dramatisantes en boucle, la particularité de ce virus avec ses cas asymptomatiques, autant d’éléments qui vont favoriser chez nous un terrain propice à l’angoisse de la maladie, voire à l’hypocondrie.

Après l’incertitude de la fin du confinement, nous allons devoir affronter celle d’un déconfinement « sous danger », dans un contexte où nous avons perdu, si nous l’avions encore, la confiance envers ceux qui en ont défini les modalités contestables.
Insécurité et colère, nous allons devoir faire avec ce cocktail qui peut devenir explosif chez certains, allant jusqu’à favoriser des comportements impulsifs et excessifs. 
A côté de ces attitudes, va apparaître pour beaucoup le désir de compenser plusieurs semaines de frustration et de se jeter dans la réalisation d’envies jusque-là interdites : faire la fête, surconsommer, rattraper ce que l’on pourrait avoir vécu comme du temps perdu.
C’est ainsi que va se creuser un écart entre nos attentes légitimes de retrouvailles avec notre monde d’avant et cette nouvelle réalité : nous ne vivrons pas comme avant et devrons encore une fois faire face à des contraintes inconnues de nous il y a seulement deux mois. Le premier péril de type psychologique serait de vouloir retrouver le « paradis perdu » car la déception serait immense et le danger absolu. Nous avons comme principe régulateur de notre fonctionnement psychique le principe de réalité. C’est celui qui nous permet de « faire avec », de nous détourner des plaisirs que nous voudrions trop vite assouvir. Et ce principe de réalité va être fortement sollicité durant cette période. 

Par ailleurs, nous allons sortir d’un univers très balisé, au fond très sécurisé, un cocon préservé des agressions extérieures dans lequel nous avions pris des repères, et entrer dans un monde où certains de ces repères seront caducs et où nous ne pourrons pas compter sur ceux de notre vie antérieure.
Après les habitudes du confinement, nous allons devoir apprendre les gestes qui nous mettront le moins en danger durant le déconfinement, nous allons donc devoir nous adapter une fois encore à un environnement anxiogène.
Psychologiquement, nous allons passer d’un état relativement stable, la vie en confinement, à une rupture d’équilibre, avec des décisions difficiles à prendre pour nous et notre entourage, et c’est à ce moment-là que notre vulnérabilité psychologique pourra s’exprimer et que des conduites de décompensation pourront apparaître.
Ce retour à une vie plus normale ne sera pas facile à appréhender et risque d’avoir des conséquences sur notre santé mentale.

Cependant, les différences avec l’entrée en confinement sont importantes.
- Cette fois, nous pouvons nous préparer au déconfinement, alors que le confinement nous est « tombé dessus » du jour au lendemain ; notre atout principal est celui-là : nous allons pouvoir un peu anticiper sur cette nouvelle inconnue.
Essayons d’imaginer et d’organiser nos journées dans ce « après » qui ne ressemblera pas à notre « avant » ; imaginer ce que nous allons faire de nouveau, quelles libertés nous allons nous accorder, car sur un certain nombre de points, la gestion de ces libertés nous revient. Nous allons passer d’une adaptation forcée à une réadaptation où nous avons une part de responsabilité et c’est loin d’être facile. Aussi,  préparons-nous soigneusement durant les jours qui nous restent.
- La deuxième différence concerne le degré des risques que nous sommes prêts à prendre dans certaines de nos sorties ou de nos rencontres. Certains de ces risques vont aller à l’encontre de notre affect et de nos désirs profonds : par exemple, devons-nous renvoyer nos enfants à l’école ou revoir nos petits-enfants qui risquent d’être contaminants ? Jusqu’où irons-nous dans cette prise de risque ? Quels interdits nous mettrons-nous ?
- La troisième différence et la plus positive est que, en dehors des restrictions encore nombreuses et du danger encouru, nous allons quand même vers un « mieux », vers une sortie, certes encore lointaine, de cette crise épouvantable. Nous avons acquis une petite culture de l’épidémie, expérimenté des gestes-barrières et, en quelque sorte, répété un peu cette première étape vers un retour à une vie plus sereine. Mais, encore une fois, nous allons devoir nous autoréguler, prendre cette période de manière positive, comme un progrès, une respiration, un passage obligé et non une situation pérenne, et surtout une ouverture vers des projets qui seront un jour réalisables.

Nous devrons pour cela reprendre un autre rythme de vie et nous reforger des repères, des habitudes ; et surtout nous éloigner de cette ambiance macabre entretenue depuis deux mois par politiques et médias, apprendre à vivre avec « nos » peurs et à relativiser celles qu’on nous assène à longueur de journées, mobiliser encore nos ressources pour élaborer des solutions rassurantes avec notre entourage, notre famille, nos amis.
Comme je l’écrivais dans une chronique précédente, nous en ressortirons abîmés, certes, mais encore debout… et nous demanderons des comptes ! Soyons prudents mais ne succombons pas à la peur distillée en continu car…

« Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes. »
                                                      
                                                               Machiavel 


Cette chronique est la dernière de cet « essai d’accompagnement » que j’ai souhaité mettre en place depuis les premiers jours du confinement.
J’ai constitué un fichier de ces 10 articles, si certains d’entre vous souhaitent les avoir ainsi regroupés, qu’ils m’en fassent la demande en commentaire.


lundi 27 avril 2020

Du côté de la psychologie

« Qu’avons-nous appris de ce confinement ?»


Nous vivons depuis plusieurs semaines – bientôt plusieurs mois - sous la contrainte d’un confinement imposé par une "certaine gestion de la crise sanitaire" que nous subissons.

Nous avons dû nous adapter tant bien que mal à  ce qui est en fait une double contrainte : une contrainte physique, qui a vu notre liberté de mouvement fortement limitée ; une contrainte psychologique, née essentiellement de notre inquiétude quant à notre santé, celle de nos proches, notre situation économique et, plus largement, notre avenir.

Nous n’avons pas tous réagi de la même manière à ce confinement, au vu de conditions objectives (confinement dans une maison avec jardin ou dans un petit appartement, confinement familial ou solitaire) mais également de nos aptitudes psychiques à nous y adapter, liées à une plus ou moins grande force psychologique.

Mais nous avons dû, tous sans exception, faire face à du stress, car toute contrainte engendre inévitablement du stress. Nous connaissons les réponses de notre organisme au stress, qu’elles soient physiques (fatigue, troubles du sommeil ou de l’alimentation, palpitations, etc.) et/ou psychologiques (irritabilité, déprime, altération de la confiance en soi, problèmes de concentration et de mémoire, etc.). Nous en avons eu sans doute plusieurs manifestations. 
D’ailleurs, certains relâchements anticipatifs du confinement, observés çà et là (et parfois chez nous-mêmes…), relèvent de nos tentatives pour échapper, même temporairement, aux manifestations de l’anxiété croissante née de cette contrainte.

Nous sommes cependant encore « debout », après toutes ces semaines, signe que nous avons su nous adapter et que nous avons appris à gérer plusieurs « composantes perturbantes » de cette situation.

Lesquelles ? Je ne prétends pas être exhaustive mais j’en ai listé dix, que je vais présenter brièvement ci-dessous. Certes, nous ne nous sommes pas adaptés à toutes ces composantes, mais je suis convaincue que vous vous reconnaîtrez dans les réponses que vous avez su apporter à un grand nombre d’entre elles.

1. La première « composante perturbante », et certainement la plus forte, la plus psychologiquement déstabilisante, est la crainte de la maladie, voire de la mort, pour nous et nos proches. Elle a été accentuée par la distanciation du lien social, puisque nous n’avons pu voir ni notre famille, ni nos amis. Cette crainte est hélas devenue réalité pour nombre d’entre nous et nous avons dû puiser au plus profond de nos forces pour affronter l’idée même du deuil dans ce contexte inédit et souvent inhumain. Nous en ressortirons fortement abîmés, certes, mais pas anéantis, et avec cette petite flamme toujours présente au fond de nous, qui nous fera demander des comptes et poursuivre notre quête de justice à l’issue de la crise.

2. Par ailleurs, et dès le début du confinement, nous avons été déstabilisés dans nos repères temporels et spatiaux. Or, tout ce qui déstabilise ces repères fait monter le niveau d’angoisse ; des phénomènes de violence ont pu apparaître ou être accentués, au sein des familles, par une vie confinée 24h sur 24. Mais nous avons essayé de structurer nos journées et nos semaines pour ne pas perdre ce « fil du temps » qui, d’habitude est si facile à appréhender. De même, nous avons appris à habiter un horizon spatial « rétréci », en redécouvrant des petits « bonheurs de proximité », notre maison, nos lectures, nos fleurs, certains paysages qui étaient devenus banals, presque « invisibles » puisque si facilement accessibles.

3. Nous avons dû apprendre à gérer notre colère, notre impuissance, notre frustration et nos émotions souvent débordantes, en nous isolant pour les maîtriser, en les parlant le plus calmement possible avec notre conjoint ou avec des amis et en les canalisant dans des activités « bienfaisantes », artistiques ou manuelles.

4. Nous avons appris à « faire avec »  l’incertitude permanente, au jour le jour ;  se projeter dans un mois ou une semaine est devenu un exercice difficile, voire perdu d’avance. Et nombre d’entre nous ont mal supporté cette incertitude, d’autant qu’elle a été renforcée par les constantes injonctions paradoxales de nos dirigeants ; nous ne nous y sommes pas habitués, mais nous avons pris de la distance et, ce faisant, l’avons un peu mieux supportée.

5. Un grand nombre d’entre nous a appris à apporter assistance à autrui ; certes, nous n’avions pas attendu le confinement pour faire preuve de générosité, mais toute situation de crise agit comme une « loupe » sur ce que nous sommes profondément et nous avons renoué plus étroitement avec des gestes d’entraide. Nous sommes devenus plus solidaires, dans ce « même bateau » de la crainte du virus et de la lutte pour notre survie et nous nous sommes défaits de certains de nos préjugés pour mener à bien cette solidarité. Nous aussi avons appris des autres, de nos voisins, d’amis un peu délaissés, de vagues connaissances qui se sont manifestées à cette occasion.

6. Nous avons dû privilégier l’instant présent par rapport à l’avenir et puiser en nous, par l’introspection, la méditation, la force pour trouver un sens à ce moment présent, en faisant temporairement le deuil de ces projections dans l’avenir qui nous faisaient tant de bien : nos voyages, nos rencontres familiales et amicales.

7. Nous avons appris à nous détacher de l’avalanche constante des informations alarmistes sur le virus, ce que nous avions fait dans un premier temps afin de lutter contre notre sidération et cette forme d’irréalité que nous devions affronter. Nous avons appris à trier l’information, au vu des injonctions paradoxales de nos dirigeants auxquelles j’ai fait allusion dans chacune de mes chroniques et ainsi nous mettre à distance de la morbidité ambiante et entretenue.

8. Nous nous sommes adaptés, nous avons maintenant une petite expérience, même douloureuse, de cette vie avec le virus. Nous sommes moins empruntés dans nos gestes barrières, certes, ils ne sont pas encore automatisés mais l’épreuve des courses, par exemple, est moins angoissante. Ainsi, nous nous sommes transformés, souvent à notre insu, et nous voici face à un « moi » un peu différent de celui d’il y a seulement quelques semaines. Nous pensons à la fin du confinement et à cette vie qui va reprendre, bien que différente.

9. Nous avons renforcé les liens avec nos amis, réappris la confiance en nos élus locaux, ceux qui ont organisé des solidarités sur leur territoire, sans lesquels nous n’aurions ni masques ni, pour certains, une alimentation au quotidien et un soutien psychologique ; parallèlement, nous avons développé une défiance absolue envers nos gouvernants.

10. Nombre d’entre nous ont fait appel à la sublimation (création artistique, littéraire ou intellectuelle)  pour canaliser notre angoisse et notre possible agressivité. La sublimation a une finalité réparatrice.
Notre énergie vitale a été canalisée par ces activités de création, véritable tremplin à une résilience à venir.

Alors, pour faire écho à ma précédente chronique, serons-nous résilients ?
Je ne peux pas l’affirmer ici mais, en tout cas, nous serons transformés, certainement plus forts en dépit de nos blessures, avec une vision différente de l’essentiel de nos vies et la perspective de combats à mener pour ne pas réitérer une pareille incurie dans la gestion d’une crise.

La semaine prochaine, je présenterai ici la 10ème et dernière de ces « chroniques d’un  confinement », en abordant d’un point de vue psychologique une notion, et une échéance, qui nous concerne tous : le déconfinement.

mercredi 22 avril 2020

Du côté de la psychologie


« Serons-nous résilients ? »

Dans ces temps de crises, qui n’a pas entendu le terme de « résilience » tant il est employé, pas toujours à bon escient, dans les commentaires télévisuels « d’experts » en tous genres ?
Ce mot désormais à la mode souffre de se voir mis en avant sans discernement, prêtant ainsi à confusion en tant que porte de sortie psychique "universelle" aux dégâts provoqués par la crise sanitaire et par sa gestion. 
Je n’ai pas la prétention d’en donner ici la définition la plus scientifique qui soit mais je vais essayer de poser les contours un peu flous de ce concept par ailleurs galvaudé.

Qu’est-ce que la résilience ?

Au départ, le mot "résilience" vient de la physique : il désigne l'aptitude d'un corps à résister à un choc. 

En psychologie, la notion de résilience est apparue lors de la première moitié du XXème siècle, dans les théories sur « l’attachement ». 
La majeure partie des travaux sur la résilience a alors porté sur des enfants : des chercheurs ont constaté que des enfants grandissant dans des conditions particulièrement difficiles se développaient normalement.
Mais c’est Boris Cyrulnik qui vulgarisera et médiatisera ce concept en psychanalyse, dans les années 90, à partir de ses observations des survivants des camps de concentration. (cf. son livre : Un merveilleux malheur - Editions Odile Jacob).

Appliquée aux sciences sociales et particulièrement à la psychologie, la résilience est un phénomène qui consiste, pour un individu ou, plus rarement, un groupe affecté par un traumatisme sévère, à prendre acte de l'événement traumatique de manière à triompher de ce traumatisme et à se reconstruire. 
Même s'ils en gardent des cicatrices, les humains peuvent dépasser des traumatismes graves. Mais qu’est ce qui fait que certains survivent mieux que d’autres à ces traumatismes ?

Cette résistance et cette reconstruction post traumatiques seraient rendues possibles grâce à une structuration précoce de la personnalité, à des expériences constructives dans l'enfance et, plus fréquemment, grâce à une réflexion personnelle.

Ainsi, certains d’entre nous résistent mieux que d’autres aux aléas de l’existence, à la maladie, à la perte d’un être cher, par exemple, et… à la situation de crise sanitaire et de confinement vécue actuellement.
Il existerait chez ceux-ci ce que les chercheurs dénomment des « facteurs de protection » qui faciliteraient leur résilience.

Parmi ces « facteurs de protection », se situent les relations affectives avec les proches, ressource indispensable dans les situations extrêmes : on ne devient pas résilient tout seul mais grâce à ses interactions positives avec les autres. C’est pour cela que, dans l’une de mes précédentes chroniques, je mettais l’accent sur le lien social et la solidarité en ces temps difficiles, éléments incontournables pour envisager une sortie de crise plus sereine. 

A côté des facteurs affectifs, agissent également les aptitudes cognitives. Les personnes résilientes sont capables d’analyser leur situation, de se fixer des objectifs et d'élaborer une stratégie pour les atteindre. Ainsi, elles peuvent prendre une distance avec une souffrance qui risquerait autrement de les submerger, puisant en elles des ressources qu’elles ne soupçonnaient même pas. 
Il serait bon que nous nous fixions tous des objectifs modestes, mais réalisables, pour les lendemains du confinement et pour les mois qui suivront : imaginer des sorties en campagne sans risques, une reprise en main de notre santé par des contrôles auprès de nos médecins et dentistes, la poursuite des liens que nous avons tissés ou approfondis durant cette période, etc.

Et enfin, en toile de fond de ces deux types de « facteurs de protection », il existe un autre paramètre qui réside dans une motivation à s’en sortir, à résister à l’adversité, aptitudes fondées sur une image de soi positive. Essayez de faire le point sur tout ce que vous avez mis en place de « positif » en cette période, votre aide auprès des plus démunis, votre soutien à des membres de votre famille plus touchés que vous, tous ces actes de bénévolat et d’entraide qui feront que l’image que vous avez de vous-même s’en trouvera fortifiée.

J’ai évoqué jusque-là une résilience individuelle mais il m’arrive d’entendre parler, çà et là, d’une résilience collective, voire sociétale.  Rien n’a été bien établi à ce sujet, la résilience du groupe n’étant pas la somme des résiliences des individus et transposer cette notion individuelle au collectif s’avère fort hasardeux, surtout dans une société où l’individualisme est roi.

Pour l’instant, essayons de progresser dans notre vie personnelle et nous sortirons de cette crise avec des espérances réalistes, aussi éloignées d’un cynisme désabusé que d’attentes illusoires, avec aussi une personnalité souvent blessée mais résistante, souffrante mais heureuse d’être encore vivante.
Le succès de la notion de résilience tient au message « d’espoir réaliste » qu’elle véhicule, un message dont nous avons particulièrement besoin en ce moment.

« Le malheur n'est pas une destinée, rien n'est irrémédiablement inscrit, on peut toujours s'en sortir. »
Boris Cyrulnik

vendredi 17 avril 2020

Du côté de la psychologie : l'impossible projection dans l'avenir


CHRONIQUE N°7 : « L’impossible projection dans l’avenir ».


Nous nous projetons tous vers le futur.
Qui n’a pas un projet de sortie, de voyage, de retrouvailles avec sa famille ou avec un ami, de congrès professionnel, d’aménagement de sa maison, etc. ?
Se projeter dans le futur tout en vivant pleinement le présent est un le signe d’une bonne  santé psychique ; l’aptitude à imaginer un lendemain est une preuve que notre imagination fonctionne bien, que notre pouvoir créateur est mobilisé et que nous avons confiance en la vie.

Ce désir de projection vers le futur est parfois excessif, il démontre alors que nous ne nous contentons pas du présent, mais il permet aussi de gérer l’anxiété, voire l’angoisse, qui peuvent être liées au moment actuel.
En cette période dont l’issue s’avère incertaine, il serait donc fort utile de pouvoir mobiliser cette vision d’un avenir meilleur. En effet, vivre au présent n’est pas facile en période de confinement : même si, au cours des précédentes chroniques, j’ai essayé de donner quelques pistes pour vivre au mieux cet « espace-temps sous contrainte », il est tout de même difficile de goûter pleinement aux charmes de l’instant dans le contexte actuel.
Alors, me direz-vous, « digérons » cette période pénible avec des rêves, des pensées réparatrices, échappons-nous en élaborant des projets pour le futur, à court ou à plus long terme !

Hélas, cette échappatoire dans un avenir projeté semble difficilement mobilisable en ce moment.
Pour élaborer des projets, il faut d’abord croire en des lendemains meilleurs.
Or, que nous réserve l’avenir ?
Comment anticiper sur la fin de cette crise, quand tous les scénarii présentés par nos dirigeants, de plus en plus teintés d’irrationalité, nous plongent dans l’angoisse, ne facilitant en rien une projection réparatrice dans un futur plus heureux.

En effet, il a fallu tout d’abord s’adapter à des périodes de confinement reconduites de quinzaine en quinzaine, empêchant toute projection dans l’avenir puisque celui-ci n’était pas « balisé » dans le temps.
Aujourd’hui, nous entrevoyons une possible sortie de confinement, mais attention, ce n’est pas une certitude, seulement un « objectif » ; sa date peut être encore remise en question et elle ne concernerait qu’une partie de la population, l’autre étant invitée à rester confinée.
Ce nouveau contexte d’incertitude et d’exclusion de ceux qui portent « l’étoile jaune » de la vieillesse et/ou de la fragilité est on ne peut plus propice à la résurgence de l’angoisse et, en conséquence, à la révélation de fragilités psychiques  et à l’apparition de conduites déviantes de tout type.
Nous sommes loin de l’évocation bienfaisante de pensées positives dirigées vers des « lendemains qui chantent »…

Une autre grande carence de la gestion politique de cette crise est la non-prise en compte de l’importance  de son impact psychologique sur la population.
Comme si le seul mot de « résilience », employé d’ailleurs à tort et à travers par nos « tout-puissants » -  qui n’ont, sans doute, jamais pris le temps d’en lire la définition - était le remède magique, la panacée à tous les dégâts psychologiques subis.
La résilience n’est pas cette capacité « universelle » à sortir guéri, voire grandi, d’un événement traumatique. Or c’est ce qu’on essaie de nous faire croire.
La résilience est hélas « marginale », elle n’est pas donnée à tous, elle ne va pas « tomber du ciel », comme un état de grâce, le jour du déconfinement. Elle est variable selon les circonstances, la nature des traumatismes subis, le contexte et les étapes de la vie.
Je consacrerai d’ailleurs une prochaine chronique à ce concept si galvaudé dans nos médias.

Aucun soutien psychologique « de masse » (je veux dire par là « proposé à toute la population ») n’a été mis en place, seules quelques bonnes volontés ont improvisé au mieux çà et là.
La norme de sortie d'une telle crise, sans accompagnement psychologique, est le stress post traumatique.
Car traumatisme il y a, non seulement à cause de l’épidémie mais aussi de sa gestion désastreuse.
Et quand le traumatisme a été vécu, ce sont majoritairement des conduites de « décompensation » qui apparaissent, c’est-à-dire des ruptures des équilibres psychiques.

Alors, il est difficile, voire impossible, de nous « réparer » en nous projetant dans  l’avenir, même si nous sommes tous conscients que notre vie ne sera plus jamais ce qu’elle était avant, parce que, depuis l’apparition de cette crise, le manque de sérieux, de professionnalisme et d’humanité de nos dirigeants a brouillé, voire occulté, la ligne d’horizon de cet avenir.

Pour conclure cette chronique un peu vindicative, j’ajouterai : quand il faudra affronter le stress post traumatique de la fin de l’épidémie et du déconfinement et… que nous ne serons pas tous résilients, nos dirigeants se tourneront peut-être enfin vers ces « obscurs » de la 4ème ou… 5ème ligne, les psychologues et les psychiatres, mais ce sera sans doute un peu tard.



mardi 14 avril 2020

Du côté de la psychologie...


Je vais désormais publier sur notre blog les petites chroniques que j'édite régulièrement sur FB, et ce pour deux raisons :
- il est difficile pour moi, dans le contexte douloureux qui est le mien en ce moment, d'écrire deux billets par semaine...
- le blog me semble un espace plus "intime", plus "protégé", pour nos réactions et commentaires. 


Chronique N°6 : « Deuil et lâcher-prise »

Vos commentaires sur ces petites chroniques m’ont amenée à m’interroger sur  la notion de « deuil » qui me semble pertinente pour éclairer nos états d’âme dans la situation de crise que nous vivons.
Je ne fais pas référence ici au décès d’une personne chère que nombre d’entre nous vivent ou ont vécu, et qui nous plonge dans une souffrance, voire une révolte immenses mais à ce qui, dans notre vie actuelle, s’apparente à un renoncement ou à une perte

Je souhaite, aujourd’hui,  évoquer notre présent comme le « deuil de notre vie d’avant ».
Le confinement a été prolongé jusqu’au 11 mai minimum (pourvu que nous ne soyons, ni âgés, ni fragiles…) et nous devons renoncer, au moins tant qu’il sera en place, à une vie de liberté et d’insouciance, à une certaine confiance en l’avenir et à un sentiment de quasi-invulnérabilité qui était les nôtres, il y a seulement quelques mois.

Cette épidémie et, dans bien des pays sa conséquence, le confinement, ont provoqué une véritable « rupture douloureuse » dans nos existences et nous avons dû, plus ou moins consciemment, mettre en place un travail de « deuil » de la vie que nous menions jusque-là. 
Peut-être pas dans les premiers quinze jours du confinement, où l’illusion d’une épidémie relativement courte et assez facile à juguler prévalait encore, nous faisant accepter cette période initiale comme une parenthèse qui serait bien vite refermée.
Mais, lorsque le confinement a été étendu et que l’incertitude quant à la gestion de cette pandémie a été renforcée par l’amateurisme, les mensonges flagrants de nos dirigeants et la litanie morbide assénée tous les soirs, nous avons été contraints d’amorcer un difficile travail de renoncement, voire de deuil.

La parenthèse initiale d’un confinement très limité dans le temps s’est, au fil des jours, transformée en une réalité qui perdure.

« Deuil » est un vieux mot français qui signifie « douleur ».
Lorsque nous perdons une personne aimée, un manque s’installe, manque de ce qu’elle était, des moments passés avec elle, des émotions qu’elle nous faisait vivre.
Dans cette situation de rupture brutale avec notre « vie d’avant », un manque du même type s’est installé et nous avons été entraînés dans des émotions qui s’apparentent à celles vécues lors du deuil d’un être cher :
- la sidération, choc initial qui nous a laissés étourdis ;
- le déni, refus de cette réalité ;
- la colère, révolte face aux mesures qui auraient pu assurer la sécurité de tous et qui n’ont pas été prises ;
- la déprime, phase de repli sur soi, de moments d’angoisse, de larmes.

La dernière étape d’un processus de deuil est son acceptation, mais cette étape nécessite beaucoup de temps et, vraisemblablement, nous en sommes encore loin.
Avant cela, le deuil peut aussi prendre un aspect « spirituel » et constructeur pour la personne endeuillée. Il peut alors s'agir d'une étape pour se « re-trouver » et réfléchir à des choix de vie. 
L'art, quel que soit le support utilisé, les activités manuelles, tout ce qui laisse une trace tangible de soi, peuvent jouer un véritable rôle thérapeutique de reconstruction. Faire quelque chose de ses mains est générateur de bien –être, comme si nous déposions notre souffrance dans cette matière que nous travaillons
Ce sont ces « gestes-là » que je vous incite à adopter, en sachant pertinemment qu’il est plus facile de les conseiller que de les mettre en pratique.

Il est un autre élément que nous avons perdu, dans ce confinement, c’est notre « contrôle », au sens psychologique du terme. 
Le « contrôle », c’est une volonté de maîtrise, un peu illusoire certes mais dont le but est de nous rassurer. C’est se sentir maître de sa vie, de ses émotions, de ses liens affectifs, être à l’abri d’un danger semblable à celui de cette épidémie. Le contrôle est aussi celui que nous exerçons parfois ou avons l’illusion d’exercer sur nos proches : nos enfants en particulier.

En résumé, le contrôle, c’est cette volonté de maîtrise de notre réalité.

Or, nous ne maîtrisons plus grand-chose en ce moment. Nous voici confinés loin de tous nos êtres chers, nous voici dans cet espace d’incertitude lié à cette maladie et à sa gestion, nous voici privés de relations « directes » avec amis et connaissances. Et cette impuissance à « contrôler » ces aspects importants de notre vie met à mal notre sérénité.
C’est ainsi qu’au début de cette pandémie, nous avons essayé de « contrôler » cet événement, écoutant sans cesse les informations à son sujet, comme si cette connaissance, hélas fluctuante, nous permettait de tout savoir sur cette épidémie, donc de la contrôler à notre manière et ainsi de nous rassurer.
Et puis, nous avons lâché et c’est très bien car le « lâcher prise » est salutaire : nous sommes pour l’instant impuissants et nous devons l’assumer. 
Lâcher prise, c'est faire face et gérer la réalité. 
Et c’est en assumant cette impuissance passagère que nous souffrirons moins.


Mais viendra le temps où nous retrouverons une certaine maîtrise des événements, un temps où aussi, nous demanderons des comptes, et ce à juste titre !

samedi 11 avril 2020

Cette épidémie...



... qui nous renvoie à nos faiblesses et... à notre âge


Pour encadrer plus gaiement ce billet, des images de notre promenade quotidienne "autorisée", tout près de notre maison, au milieu des vignes.


Ensuite des nouvelles de mon père, qui a contracté le COVID 19 dans son EHPAD et dont l'état se dégrade : hier, il avait toujours une très forte fièvre, des difficultés respiratoires et il a été mis sous oxygène et sous paracétamol... 
Pas question d'hospitalisation pour l'instant, pas de place dans les hôpitaux locaux... 
Je sais par ailleurs que, vu son grand âge, il n'est pas prioritaire... Cette situation est vraiment très dure et aussi très révoltante.
Merci pour vos messages d'encouragement, mes amies. 


Voici donc ce billet que j'avais préparé il y a quelques jours, encore plus d'actualité pour moi, désormais.

"Je ne m'étais guère souciée de mon âge jusqu'à ce que cet affreux virus entre brutalement dans nos vies en les bouleversant, je crains, d'une manière irréversible.

A dire vrai, et certainement avec une forme d’inconscience, voire d'aveuglement, je me sentais toujours jeune.
Certes, j'avais pris ma retraite, j'étais devenue deux fois grand-mère et j'avais connu quelques ennuis de santé les années précédentes (après une mauvaise grippe, je suis devenue cœliaque).

Mais je me sentais toujours en forme, faisant désormais beaucoup de natation, ayant un régime alimentaire bien plus équilibré (cœliaque oblige), peignant, enchaînant les expositions, également moins soucieuse de mon physique depuis que nous vivions à la campagne, loin des diktats de l'apparence si prégnants dans une grande ville.
Bien sûr, lorsque j'ai rouvert ce blog, j'ai bien vu que je n'étais plus exactement la même que sur ma photo du bandeau de droite : sept années s'étaient écoulées depuis, mais ces changements que je constatais ne m'avaient pas tracassée outre mesure...

Et puis, le COVID 19 a continué à sévir, nos informations en boucle nous ont asséné, au regard des décès toujours plus nombreux, la notion de "tranches d'âges" et de "personnes à risques" et soudain je me suis rendu compte que je pouvais être classée dans ces deux catégories.
Pourquoi ?
Parce que j'ai plus de 60 ans et, qui plus est, que je suis atteinte d'une maladie auto-immune.

Encore heureux, me direz-vous, que je ne sois pas grosse, voire obèse, puisque ces caractéristiques de surpoids semblent également rédhibitoires !

Et soudain, ce sentiment de jeunesse, et quelque part d'invulnérabilité, voire de toute-puissance, a disparu, remplacé par une forme d'angoisse et de crainte de la maladie et... de la mort.

Comme Danielle, au téléphone, m'avait fait part du même constat  - "Je me sentais jeune jusqu'à maintenant" - j'ai décidé de partager avec vous cette petite réflexion, devenue encore plus d'actualité avec cette notion de "déconfinement par tranches d'âges" qu'on nous assène régulièrement.
Vais-je donc faire partie des "confinés à long terme", des "stigmatisés" par une forme de vieillesse, ou de faiblesse physique ?
Voilà qui ne me plaît guère !

Et vous, les amies, comment vivez-vous ce rapport à votre âge, devenu plus sensible, me semble-t-il, en ces temps difficiles ?



mardi 7 avril 2020

Nos cheveux en mode confinement... (1)



Parlons-en !


Un billet un peu plus léger aujourd'hui, je vais désormais alterner des billets de ce type avec des petites chroniques plus sérieuses, liées plus étroitement à notre vie en confinement.


Une certitude en cette période d'incertitudes : nous ne reviendrons pas demain chez notre coiffeur !

En effet, il paraît impossible de conjuguer les impératifs de cette profession avec ceux de la distanciation sociale.
Au moment où l'on commence à évoquer un lointain "déconfinement progressif", respectant toujours les mesures barrières, il est à parier que nos coiffeurs ne figureront pas parmi les premiers commerces rouverts.
Par ailleurs, imaginons la foule de clientes impatientes de se "refaire une beauté capillaire", qui vont se précipiter chez leur coiffeur lorsqu'il rouvrira enfin, avec, comme conséquences, la difficulté pour obtenir un rendez-vous et les longues attentes dans les salons...

Alors, prenons notre mal en patience et occupons-nous de nos cheveux !
Vaste problème s'il en est, qui se décline au moins en trois dimensions :
- leur entretien au quotidien et leur coiffage ;
- leur couleur ;
- leur coupe.

Aujourd'hui, j’évoquerai l'entretien au quotidien de nos cheveux "confinés".

Il est à parier que, pour nombre d'entre nous, le confinement n'est pas arrivé au moment où nous venions de faire une coupe fraîche et une couleur impeccable...
C'est mon cas, j'avais pris rendez-vous pour le mois d'avril afin de rafraîchir ma coupe et...

Bon, j'ai la chance d'avoir des cheveux plutôt longs, plutôt frisés, et je commence à moins détester cette frisure qui a fait le désespoir de mon adolescence et de ma jeunesse !
En effet, le cheveu frisé est plutôt facile pour son entretien au quotidien : il suffit de le rincer chaque matin (ou de le mouiller avec un vaporisateur) - parfois de le nourrir un peu, surtout lorsqu'il est long. Les boucles se reforment, on sèche naturellement, ou au séchoir s'il fait froid, et l'affaire est dans le sac !
Je pense que parmi notre groupe d'"Entre-filles", il y a au moins six "frisées" : Ariane, Cristina (notre belle Romaine qui nous a rejointes) Danielle, Nathanaëlle, Sylvie et moi.
Et c'est Ariane qui me disait par ailleurs se lever avec le cheveu en bataille, le propre de toutes les chevelures frisées. Qu’elle suive mon petit conseil, je suis sûre que cela ira mieux !

J'ai photographié ci dessous la crème nutritive que je mets tous les matins sur mes cheveux un peu secs, une caractéristique du cheveu frisé et...vieillissant...



Je ne suis donc pas une spécialiste du cheveu raide mais il me semble plus facile à coiffer au quotidien ; peut-être la technique de "l’humidification matinale" lui convient-elle aussi, vous me le direz ?

Quant à la coiffure elle-même, une fois la coupe un peu défraîchie, on peut l'agrémenter de bandeaux et bandanas, quelle que soit la longueur et la couleur de nos cheveux  : cela peut masquer la "racine naissante ou confirmée" et surtout donner un air un peu plus gai dont nous avons bien besoin par les temps qui courent.
Ne vous en privez pas, c'est facile à placer,  à nouer et, si vous n'en avez pas, vous pouvez toujours utiliser un foulard plié ou roulé !
Voici mes bandeaux et bandanas, tous achetés en Italie lors de notre dernier voyage (un petit pincement au cœur...)



Je trouve que j'ai un peu perdu la main pour ces "chroniques beauté", j'espère que vous ne m'en voudrez pas, nous savons toutes que ce ne sont que des "chroniques prétextes" pour bavarder un peu entre nous...
Pour terminer sur une note plus gaie, je viens, ce matin, de rafraîchir la coupe de cheveux de Jean : ouf, il n'a pas demandé le divorce !

J'attends vos réactions, bonne journée, les amies !

PS : Ariane, je donne mes dernières informations concernant les précautions liées au retour des courses, en commentaire.