Beauté, santé, bien-être, forme des quinquagénaires et plus... Trop sérieuses s'abstenir !

Beauté, santé, bien-être, forme des quinquagénaires et plus... Trop sérieuses s'abstenir !

Pourquoi un beauty-blog ?

Elles exercent le métier de professeur, psychologue, responsable de projets, elles ont toutes plus de 50 ans, elles s’appellent Danie, Maryse, Anne-Marie et ce sont mes amies de longue date…
Lorsque nous nous rencontrons, survient toujours un moment où nous parlons toilettes, produits de beauté, chaussures, etc., et où nous échangeons nos découvertes les plus récentes en la matière..
Pour elles, et pour toutes celles qui, comme moi, comme nous, s’accordent de temps en temps une parenthèse de futilité dans une vie par ailleurs souvent difficile, j’ai ouvert ce blog-forum, "Entre-filles, le beauty-blog de Norma", un hommage à une certaine légèreté de l'être...

Je serai ravie de vous y retrouver tous les quinze jours…

lundi 4 mai 2020

Du côté de la psychologie : le déconfinement



« Le déconfinement, une situation ambiguë, entre soulagement et anxiété »



Le 11 mai, le déconfinement débutera en France. 
Je crois que nous nous réjouissons tous de sortir de cette vie fortement contrainte- la nôtre depuis le 17 mars - même si celle qui s’annonce, au moins pour le mois à venir, est très loin d’être synonyme de notre vécu antérieur.
Au moins n’aurons-nous plus à remplir, dans un rayon de 100 km autour de chez nous, cette attestation de sortie dérogatoire que nous étions parvenus à détester, emblème principal de notre liberté surveillée. Aller faire ses courses sans montrer patte blanche, pouvoir marcher plus d’1km autour de son domicile, reprendre « physiquement » le travail,  certains sports, fréquenter certains lieux publics, revoir des parents et amis, en respectant bien sûr les aspects sanitaires, cela va faire un bien immense !

Mais nous demeurerons soumis à des contraintes qui, bien qu’allégées, vont encore peser sur notre quotidien.
Notre joie ne sera pas absolue, d’autant qu’à cette sensation très mitigée de liberté relative va se superposer une peur, celle de la contamination, car le virus circulera toujours : nous allons être amenés à croiser plus de monde, au travail, dans les transports, dans quelques rencontres familiales et amicales et, en dépit des règles de distanciation physique, la crainte de contracter le virus et de tomber gravement malade sera présente au fond de nous. Un grand nombre d’entre nous ont eu, dans leur entourage,  le cas d’une victime de cette épidémie ; les informations dramatisantes en boucle, la particularité de ce virus avec ses cas asymptomatiques, autant d’éléments qui vont favoriser chez nous un terrain propice à l’angoisse de la maladie, voire à l’hypocondrie.

Après l’incertitude de la fin du confinement, nous allons devoir affronter celle d’un déconfinement « sous danger », dans un contexte où nous avons perdu, si nous l’avions encore, la confiance envers ceux qui en ont défini les modalités contestables.
Insécurité et colère, nous allons devoir faire avec ce cocktail qui peut devenir explosif chez certains, allant jusqu’à favoriser des comportements impulsifs et excessifs. 
A côté de ces attitudes, va apparaître pour beaucoup le désir de compenser plusieurs semaines de frustration et de se jeter dans la réalisation d’envies jusque-là interdites : faire la fête, surconsommer, rattraper ce que l’on pourrait avoir vécu comme du temps perdu.
C’est ainsi que va se creuser un écart entre nos attentes légitimes de retrouvailles avec notre monde d’avant et cette nouvelle réalité : nous ne vivrons pas comme avant et devrons encore une fois faire face à des contraintes inconnues de nous il y a seulement deux mois. Le premier péril de type psychologique serait de vouloir retrouver le « paradis perdu » car la déception serait immense et le danger absolu. Nous avons comme principe régulateur de notre fonctionnement psychique le principe de réalité. C’est celui qui nous permet de « faire avec », de nous détourner des plaisirs que nous voudrions trop vite assouvir. Et ce principe de réalité va être fortement sollicité durant cette période. 

Par ailleurs, nous allons sortir d’un univers très balisé, au fond très sécurisé, un cocon préservé des agressions extérieures dans lequel nous avions pris des repères, et entrer dans un monde où certains de ces repères seront caducs et où nous ne pourrons pas compter sur ceux de notre vie antérieure.
Après les habitudes du confinement, nous allons devoir apprendre les gestes qui nous mettront le moins en danger durant le déconfinement, nous allons donc devoir nous adapter une fois encore à un environnement anxiogène.
Psychologiquement, nous allons passer d’un état relativement stable, la vie en confinement, à une rupture d’équilibre, avec des décisions difficiles à prendre pour nous et notre entourage, et c’est à ce moment-là que notre vulnérabilité psychologique pourra s’exprimer et que des conduites de décompensation pourront apparaître.
Ce retour à une vie plus normale ne sera pas facile à appréhender et risque d’avoir des conséquences sur notre santé mentale.

Cependant, les différences avec l’entrée en confinement sont importantes.
- Cette fois, nous pouvons nous préparer au déconfinement, alors que le confinement nous est « tombé dessus » du jour au lendemain ; notre atout principal est celui-là : nous allons pouvoir un peu anticiper sur cette nouvelle inconnue.
Essayons d’imaginer et d’organiser nos journées dans ce « après » qui ne ressemblera pas à notre « avant » ; imaginer ce que nous allons faire de nouveau, quelles libertés nous allons nous accorder, car sur un certain nombre de points, la gestion de ces libertés nous revient. Nous allons passer d’une adaptation forcée à une réadaptation où nous avons une part de responsabilité et c’est loin d’être facile. Aussi,  préparons-nous soigneusement durant les jours qui nous restent.
- La deuxième différence concerne le degré des risques que nous sommes prêts à prendre dans certaines de nos sorties ou de nos rencontres. Certains de ces risques vont aller à l’encontre de notre affect et de nos désirs profonds : par exemple, devons-nous renvoyer nos enfants à l’école ou revoir nos petits-enfants qui risquent d’être contaminants ? Jusqu’où irons-nous dans cette prise de risque ? Quels interdits nous mettrons-nous ?
- La troisième différence et la plus positive est que, en dehors des restrictions encore nombreuses et du danger encouru, nous allons quand même vers un « mieux », vers une sortie, certes encore lointaine, de cette crise épouvantable. Nous avons acquis une petite culture de l’épidémie, expérimenté des gestes-barrières et, en quelque sorte, répété un peu cette première étape vers un retour à une vie plus sereine. Mais, encore une fois, nous allons devoir nous autoréguler, prendre cette période de manière positive, comme un progrès, une respiration, un passage obligé et non une situation pérenne, et surtout une ouverture vers des projets qui seront un jour réalisables.

Nous devrons pour cela reprendre un autre rythme de vie et nous reforger des repères, des habitudes ; et surtout nous éloigner de cette ambiance macabre entretenue depuis deux mois par politiques et médias, apprendre à vivre avec « nos » peurs et à relativiser celles qu’on nous assène à longueur de journées, mobiliser encore nos ressources pour élaborer des solutions rassurantes avec notre entourage, notre famille, nos amis.
Comme je l’écrivais dans une chronique précédente, nous en ressortirons abîmés, certes, mais encore debout… et nous demanderons des comptes ! Soyons prudents mais ne succombons pas à la peur distillée en continu car…

« Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes. »
                                                      
                                                               Machiavel 


Cette chronique est la dernière de cet « essai d’accompagnement » que j’ai souhaité mettre en place depuis les premiers jours du confinement.
J’ai constitué un fichier de ces 10 articles, si certains d’entre vous souhaitent les avoir ainsi regroupés, qu’ils m’en fassent la demande en commentaire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Une petite réaction