Et quand on a des insomnies ?
Notre visage, après une bonne nuit de sommeil, lisse et reposé, n'a rien à voir avec celui des matins succédant à nos nuits d'insomnies, où teint gris, traits tirés et cernes font leurs dégâts...
Pourtant nombre d'entre nous, la ménopause aidant (je me réfère à vos commentaires sur le billet dédié à ce thème), connaissent ce fléau de l’insomnie, et ses répercutions sur leur état nerveux, leur fatigue et leur "mine"...
Le sujet de l'insomnie et de son rapport à notre fraîcheur du lendemain m'est familier puisque je le vis depuis mon enfance, avec un sommeil très perturbé et ses lendemains souvent difficiles...
Il m'est arrivé de penser : il y a deux vies, celle des lendemains des nuits "normales", et celle des lendemains des nuits d'insomnie, l'une où tout est facile, l'autre où la journée va être synonyme d’efforts pour surmonter fatigue, nervosité et irritabilité.
Parfois, j'ai eu l'impression de ne plus "savoir" dormir, tellement les nuits se succédaient avec leur cortège d'insomnies...
Or, depuis un certain temps, je connais ce que j'appelle des insomnies "raisonnables", "gérables" au quotidien," qui sont certes synonymes de moments où je ne dors pas mais qui ne sont plus des "nuits blanches".
Le prix de bien des efforts et d'un long apprentissage de soi dont je vais essayer de vous faire bénéficier, très modestement, aujourd'hui.
Il ne s'agit pas d'un billet médical, donc je n'aborderai ici ni les somnifères, que j'ai bannis, ou les anxiolytiques, à n'utiliser, je pense, qu'en cas extrême, ni la notion de contrôle (et son contraire, le lâcher-prise) qui font l'objet d'un "travail" au cours d'une psychothérapie visant à améliorer le sommeil.
Je vais essayer d'évoquer seulement les conditions naturelles qui améliorent le sommeil, celles qui émanent d'un peu de bon sens, d'une certaine hygiène de vie et d'un peu de discipline...
D'abord, il s'agit de cerner quel est notre type d'insomnie dominant : difficultés à s’endormir ou réveils nocturnes, les deux se combinant, hélas, bien souvent.
En ce qui me concerne, mes insomnies s'apparentent davantage à des réveils nocturnes, je peux en effet me réveiller seulement 1/2 heure après mon endormissement.
L'insomnie est multi-factorielle, et certains de ses facteurs nous demeurent inaccessibles - même avec une psychothérapie - mais on peut agir sur les autres, les seuls sur lesquels on a une petite emprise, et une amélioration peut en découler.
Je crois que le premier apprentissage que j'ai effectué, et le plus bénéfique, a consisté à ne plus dramatiser mes moments d'insomnie, à les accepter comme des "incontournables de mes nuits" qui n'ont tout de même pas des conséquences désastreuses.
On arrive toujours à tenir, le lendemain, ce n'est pas facile mais, bon an mal an, la journée se déroule sans trop de dégâts.
Quant à la mauvaise mine, on arrive aussi à la camoufler un peu, sous du maquillage (je ferai prochainement un petit billet sur ce thème), et surtout avec un sourire.
Ainsi, lorsque je me réveille la nuit, je m'angoisse moins pour le lendemain : le lendemain "se fera", toujours...
Ensuite, j'ai appris que dormir, c'est favoriser les conditions du sommeil.
- Literie adaptée, calme, chambre fraîche et degré de luminosité qui convient (je ne supporte pas le noir absolu, donc nous laissons pénétrer quelques rais de la lumière extérieure au travers des rideaux).
- Il s'agit avant tout de connaître les moments de son "bon" sommeil, celui qui, même bref, sera réparateur. Pour moi, il se situe avant minuit, aussi je me couche tôt. Ensuite, ne pas se fixer un nombre d'heures de sommeil qui serait "obligatoire" : en ce qui me concerne, j'ai appris que 3 ou 4 heures de bon sommeil me suffisent, aussi je n'essaie plus de "tenir" les 8 heures des autres.
Cela semble évident, mais je ne le faisais pas toujours, prenant le café convivial de 16/17 heures avec mes collègues, en me disant : "Je verrai bien cette nuit". Je voyais, effectivement...
De même, le sport pratiqué après 17 heures peut se révéler excitant, donc il est préférable de pratiquer son activité sportive le matin.
Attention aux heures de l'après-dîner passées devant l'ordinateur, qui maintiennent votre attention et votre vigilance visuelle et cognitive, une forme d'excitation qui peut nuire au sommeil...
- C'est donc préparer son sommeil, se mettre en condition pour dormir et passer une bonne nuit.
Bien sûr, il est difficile d'occulter les soucis professionnels ou d'ordre privé, ou le coup de téléphone de 21 heures qui vous apporte des nouvelles contrariantes...
Je pense qu'il est obligatoire de se détendre avant de se coucher, de se "décentrer" de ses problèmes, voire de son vécu : regarder un film qui n'est pas traumatisant (j'ai banni de ce moment-là les polars trop angoissants ou les films trop éprouvants) ; il en est de même pour les lectures d'avant le sommeil.
Ces films ou ces lectures vont en effet engendrer des images que l'on pourra "appeler" au moment des insomnies, mieux vaut qu'elles ne soient pas génératrices d'angoisse...
- En effet, il s'agit de gérer au mieux ses pensées lors des moments d'éveil nocturne : c'est là que se situe le nécessaire "lâcher-prise" des soucis du quotidien, avec des pensées plus positives, plus insouciantes : "appeler" de belles images, des souvenirs heureux, se remémorer un film qui nous a plu, des instants privilégiés ; il s'agit aussi de "travailler" sa respiration, pour la rendre régulière, afin qu'elle tende vers une "respiration de sommeil"...
- Et enfin, se faire aider par les plantes et les médecines douces.
Je pensais avoir essayé toutes les tisanes possibles mais non ! Cette année, Jean et moi avons découvert le rooibos : souvent appelé "thé rouge", bien qu'il ne s'agisse pas de thé, le rooibos est une plante qui ne contient pas du tout de théine. Provenant d'Afrique du Sud, l'infusion du Rooibos donne une boisson très agréable, ronde et légèrement sucrée. Le Rooibos se prête particulièrement bien à la composition de mélanges parfumés et a un effet calmant sur nous : Jean dort parfaitement (mais il n'a pas de gros problème de sommeil) et moi, je me rendors apparemment plus vite.
Donc, avant de nous coucher, nous prenons un mug de cette délicieuse boisson, que nous avons choisie, pour ce moment-là, parfumée à la camomille (double charge !).
Mais je bois aussi, dans l'après-midi, du "rooibos des lords" parfumé à la bergamote, très proche d'un bon thé "earl grey".
Une découverte sensationnelle, vraiment, que nous commandons par internet au "Palais des Thés".
Bien sûr, me direz-vous, cela fait un peu "poudre de Perlimpinpin", mais si ça marche un peu chez moi, j'ai tendance à penser que cela a certainement quelques effets...
Parmi mes incontournables sous forme de cachets, l'euphytose, bien sûr, et le Léro, que vient de me prescrire ma gynécologue et qui a aussi quelques petits effets.
Quant aux médecines douces, l'homéopathie a été un échec complet dans mon cas : j'ai observé une aggravation de mes insomnies ; en revanche, en période de crise aiguë, l'acupuncture me fait du bien, et j'ai la chance d'avoir un excellent acupuncteur près de chez moi...
Sans oublier, bien sûr, la ronron-thérapie de Dame Kali, qui, lorsqu'elle sent que je ne dors pas, vient se blottir dans mes bras et ronronne tout doucement... Charlie vient parfois la rejoindre...
Pour terminer ce billet, un dernier petit conseil, attention à l'altitude et à l’ensoleillement intensif qui peuvent aussi favoriser les insomnies...
Et aussi, pour dormir, en ce qui me concerne tout au moins, il faut être fatigué : pas de sieste trop longue, qui fait certes récupérer mais coupe le sommeil de la nuit à venir, et beaucoup d'activité physique (pas trop tardive...) afin que le corps ait besoin de récupérer...
En espérant que mon expérience pourra un peu vous aider, à la semaine prochaine !